mardi 29 janvier 2013

L'art de la retraite

Je n'ai jamais été aussi riche que depuis que je suis à la retraite. Je n'ai jamais autant vécu dans le luxe que depuis que j'ai cessé de travailler. Cela vous étonne? Mais peut-être pas si vous avez seulement une fois déploré le manque de temps qui marque vos vies. Car voilà bien le grand luxe de la retraite : le temps. Il vous appartient totalement et vous l'occupez comme bon vous semble.

Ainsi, aujourd'hui, j'ai décidé d'écrire mon blog à 16 h. Oui. En plein après-midi. Et j'aurais pu commencer plus tôt si je n'avais pas d'abord pris le temps de nourrir les chats de dehors et de dedans, et de me préparer une tisane que je déguste en ce moment en vous vantant mon bien-être. Je me suis même amusée à prendre quelques images histoire de vous mettre en contexte. Pour me plonger dans la zénitude, j'adore contempler ma cour par la fenêtre de la cuisine. Le paysage change au gré des saisons et je ne me lasse pas d'admirer ce tableau vivant :


Bon, j'admets que je ne gagnerai pas un concours de photographie avec ce cliché. Je voulais simplement vous donner une idée de mon environnement. Même chose avec la photo suivante qui vous montre mon endroit préféré dans toute la maison et j'ai nommé la place de droite sur la causeuse du salon. De là, je peux à la fois épier ce qui se passe dans le voisinage, caresser la Reine-Marguerite le plus souvent affalée dans son trône situé à un bras de mon siège et poser ma tasse de tisane ou de café sur le rebord de la fenêtre pendant que je lis mon journal ou que je vous blogue un petit quelque chose :


Des fois, la Reine-Marguerite s'extirpe de son confort douillet pour venir ronronner sur mes genoux. C'est ce qu'elle voulait faire au moment où j'ai immortalisé son déplacement sur pellicule.


Hélas pour elle, j'ai choisi le clavier plutôt que son épaisse fourrure. Ne vous en faites pas. Dépitée, elle est tout de suite retournée se vautrer dans son panier où elle roucoule dans sa couverture en polar.

Alors, c'est ça mon bonheur tout simple de retraitée. Je savoure du mieux que je peux le temps qui passe. J'apprécie particulièrement l'absence de stress inutile. Hier, par exemple, quand je suis allée au yoga et que j'observais les travailleurs dans l'autobus, puis les fonctionnaires dans la foire alimentaire où je m'étais réfugiée pour siroter mon café peinarde avant de retrouver ma gang de yogis, je n'arrêtais pas de me répéter à quel point j'étais chanceuse de ne pas avoir à me dépêcher pour assister à une réunion ou pour remettre un projet quelconque. Non. Moi, tout ce que j'avais sur le programme, c'était d'aller m'étirer longuement en écoutant mes comparses jaser notamment de leurs projets de voyage. La belle vie, quoi! Et quand je suis sortie de mon cours, il neigeait à plein ciel. Finalement, les quelque 15 à 20 centimètres annoncés allaient tomber. Pas grave. J'ai pris mon autobus à midi. Comme j'étais bien loin de l'heure de pointe, j'avais une place assise. C'est sûr que ce n'était pas un express. Qu'à cela ne tienne. Marcher une quinzaine de minutes pour me rendre à la maison m'a tout simplement oxygénée et requinquée. J'ai passé le reste de l'après-midi à farnienter devant la télé. La vraie misère, quoi!

Vous savez par ailleurs que je ne passe pas tant d'heures que ça à la maison. Je bénévole régulièrement, mais là aussi c'est le plaisir parce que j'ai choisi ce que j'avais envie de faire. Quand je pars le matin, je n'ai jamais à me dépêcher pour ne pas rater l'autobus. Et qu'importe si j'arrive à 8 h 15, 8 h 30 ou 9 h, je n'ai pas de patron! Tous les jours, quand je marche pour me rendre à la Soupière, je profite de ma promenade pour observer les oiseaux, regarder le ciel et les nuages, m'arrêter pour respirer l'air frais, jaser avec le brigadier au coin de la rue, saluer les enfants qui se rendent à l'école. Je rends grâce en même temps pour la chance que j'ai d'avoir suffisamment de sous pour ne pas être obligée de travailler et, surtout, d'avoir la santé pour me permettre de bénévoler à mon goût.

Pour le moment, la seule chose que je déplore, c'est le prix à payer pour jouir d'un tel luxe. Paraît qu'il faut avoir l'âge! Je l'ai, ça c'est sûr. Encore là, je ne peux pas vraiment me plaindre puisque j'ai commencé à en profiter beaucoup plus rapidement que d'autres. Il ne me reste donc qu'une seule chose à faire : vous lever ma tasse de tisane!!

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