mardi 18 juillet 2023

Le temps est lourd ma Nicole


Cette phrase me trotte dans la tête depuis des jours. Elle va avec ce serrement de poitrine qui m'accompagne depuis un bout et cette tristesse toujours sur le bord d'éclater. Ça fait longtemps que je n'ai pas écrit. J'ai eu peine à me connecter au blog, cet outil que j'ai alimenté tellement souvent. Je garde tout en dedans maintenant. La pandémie, la maladie, le déménagement, c'est beaucoup pour quelqu'un qui a besoin de sécurité et de repères. J'ai tenté d'accepter sereinement tout, mais je n'y arrive pas. Voilà, c'est dit.

Alors je lutte pour ma survie et, comme la plante de la photo, je cherche la lumière. C'est de plus en plus difficile de voir de la lumière de nos jours. Je me suis rendue compte seulement récemment qu'après avoir parcouru les journaux le matin, je tombe dans les limbes de l'angoisse et du désespoir. On dirait que rien ne va plus nul part. Et que ça ne sert donc à rien de tenter d'exprimer sa frustration. D'ailleurs, là, j'ai rudement envie de lâcher le clavier. Avant de commencer à écrire, je m'étais dit pour me motiver que si je trouvais une photo qui m'inspirait, eh bien, je reprendrais du service. Je me suis donc rabattue sur cette plante résiliente que j'ai croquée la semaine dernière en parcourant mes trottoirs chéris. Oui, je suis encore la Marcheuse urbaine. C'est toujours dans la ville que j'aime le mieux aller prendre le frais. Je traîne mon cell et j'ai l'oeil à l'affût. De ce temps-là, je cherche la nature naturelle, vous savez celle qui est belle sans effort, celle qui se bat pour continuer à vivre. Comme moi.

J'en trouve toujours un bout quelque part, Dans une flaque d'eau. Entre deux craques de trottoir. Sur le bord de la rue. Dans les ruines de l'ancien jardin du couvent près duquel j'habite. Je suis surprise de la beauté qui éclate malgré tout. Malgré tout ce que l'on fait pour la détruire et l'anéantir. Des fois, on lui passe dessus avec une tondeuse, mais elle arrive à repousser. On la piétine, mais elle se redresse. On bâtit autour d'elle ou sur elle, mais elle trouve une interstice et elle se pointe le bout du nez. Elle est un exemple de résistance. Un exemple dont je devrais m'inspirer. Hélas, je suis seulement capable de l'admirer mais pas de l'imiter. Moi, je suis trop découragée et trop fatiguée pour me battre. J'arrive encore à me persuader que je peux faire une différence, que mes petits gestes ont une raison d'être et qu'ils peuvent aider. J'imagine que oui, J'espère que oui. 

Le temps est lourd ma Nicole car notre monde s'écroule. Les valeurs auxquelles je crois si fort ne signifient plus rien aujourd'hui. J'aime encore rire mais ça arrive pas mal moins souvent. Heureusement, il y a encore et toujours l'Homme pour m'accompagner dans ce parcours du combattant. Et mon trio félin dont la présence me rassure et me console.

Je viens de me relire et, oui, c'est lourd. Comment terminer avec un peu de légèreté? J'ai mis trop de plantes sur ma terrasse et je suis envahie par mes végétaux. Littéralement. J'imagine que c'est le vague à l'âme de mes plates-bandes d'antan qui m'empêche de respecter les nouvelles limites de mon micro jardin. Bon, même ça c'est encore lourd. Serait-ce ma nouvelle réalité? Je ne sais pas. Je vais y réfléchir et je vous reviens.







 

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