mercredi 19 juillet 2023

Lente comme d'la mélasse au mois de janvier

 


Envahie, vous disais-je hier par la verdure sur ma terrasse, en voici la preuve! Mais comme me disait une amie, "tu dois être super contente que ce soit comme ça!", et elle a raison. Ouais, ça prouve que j'ai encore le pouce vert, mais il y a plus important encore. Ça me fait du bien. Ça me ressource. Comme toujours. Comme quand je sortais du garage avec ma petite brouette de jardinage (plus beau cadeau à vie offert par l'Homme) et que je me préparais à passer une partie de la journée à planter, à semer, à désherber, à sarcler, à admirer. Surtout admirer. Je sais encore faire ça, admirer.

Ainsi, tous les matins, je sors en pyjama sur ma terrasse avec mon arrosoir. Et j'inspecte mes plantes. Je les regarde grandir. Je les regarde lutter aussi contre trop de soleil ou vraiment trop de pluie. Et, comme j'ai la chance de vivre dans un havre de verdure, je lève la tête et je contemple l'érable et l'épinette qui se trouvent juste devant moi. Ce pauvre conifère avait une mine plutôt tristounette l'année dernière, beaucoup de branches sèches entre autres. J'aime croire que, grâce à mon énergie "verte", je lui ai donné la force de se battre. Il est magnifique cette année. Et tout mon regard embrasse ensuite les haies de cèdres, les petites collines vertes de la pelouse et les autres arbres du domaine et du quartier. C'est beau tout le temps parce que ça change au gré des saisons. L'été, j'ai l'impression de vivre sur un terrain de golf. L'hiver, j'habite un chalet en Suisse. Je suis reconnaissante de ma chance, de pouvoir encore entre autres m'endormir en voyant les arbres dehors comme dans la Maison. 

Alors, c'est ça. Fidèle à mon habitude, j'étais dehors ce matin. Je contemplais. Je respirais. Et cela a marqué toute ma journée. Je suis subitement devenue lente, très lente. J'ai eu le goût de prendre le temps. Il y a eu d'abord cette ondée qui est tombée sans s'annoncer (n'est-ce pas le propre de l'ondée, d'ailleurs, d'arriver inopinément?) devant l'Homme et moi qui prenions tranquillement notre café à l'extérieur. Devant nous, c'était un rideau de douce pluie. Un petit coup de tonnerre. Un peu plus d'eau. Et le soleil est revenu. Et la chaleur aussi. 

Lentement, j'ai décidé de cuisiner deux nouvelles recettes de muffins. Une autre activité de ressourcement pour moi. Pourquoi? Parce que je sais que je vais donner pratiquement toute ma production et que je vais faire des heureux. Ça me remplit de bonheur à l'avance. Que voulez-vous, j'ai gardé mon réflexe de mère, puis de cuisinière d'Itinérance Zéro. Je me trouvais drôle ce matin en sortant mes plats. Je me sentais à la fois fébrile et toute énervée d'essayer quelque chose de nouveau. De ce temps-là, je découvre le millet. Cela a commencé par une visite de la Maison Henry-Stuart la semaine dernière. Après avoir fait le tour des lieux, nous pouvions prendre le thé et déguster un morceau de pain au citron sur la terrasse. Coup de coeur de mes papilles gustatives, le pain contenait du millet. Gros miam. On pouvait avoir la recette. Je l'ai prise, bien évidemment, et cuisiné, bien évidemment aussi.

Donc, du millet, il m'en restait. J'ai cherché et trouvé une recette de muffins aux framboises et au millet. Recoup de coeur de mes papilles gustatives. Et regros miam. L'autre recette, des muffins aux bleuets, m'a moins épatée mais elle est quand même très bonne. J'ai pris une photo du muffin aux framboises pour l'envoyer à nos nouvelles amies qui habitent l'étage du dessus. Elles voulaient goûter. Je venais de placer deux muffins. Yé!!

Même habitée de la lenteur, je me disais qu'il fallait quand même que je brûle quelques calories. J'ai donc décidé d'aller marcher en fin d'après-midi. Une autre activité qui m'énergise au boutte. Il y avait un beau vent pas trop chaud, une belle journée d'été faite pour en profiter. J'ai trouvé la nature naturelle. 


Mais je me suis attardée aussi à la nature "aménagée" à grands frais l'année dernière le long de la piste cyclable qui se trouve au bout de notre rue. Cette nature "artificielle", eh bien, elle n'a pas été entretenue du tout. Alors les belles plates-bandes, bien délimitées par du paillis, sont vite revenues à l'état sauvage. Car oui, la nature naturelle nabandonne jamais. Nous avons donc droit à un aménagement mixte avec les plantes indigènes qui revendiquent leur territoire et les plantes "sophistiquées" qui n'ont décidément pas les armes voulues pour contester quoi que ce soit. Cela donne des résultats, ma foi, étonnants.


 
Les petites fleurs bleues, là, ben elles ne devraient pas être là. 




Et les rudbeckies jaunes, ici, elles ont perdu la bataille je crois bien.

Vous savez que j'ai fait une plainte à la Ville à ce sujet. Moi j'adore les aménagements naturels. Mais j'apprécie aussi les aménagements "planifiés" sauf quand on ne les entretient pas. Si on dépense de l'argent, notre argent, pour faire des plates-bandes le long d'une piste cyclable et qu'on est pas capable ensuite de les entretenir, moi je dis qu'il faut alors laisser Dame Nature faire sa job. De toute façon, elle sait beaucoup mieux que nous et ça ne coûte rien.

Je termine avec cette réflexion qui n'a rien à voir avec les plates-bandes. Ça c'est un autre combat. J'ai constaté que la lenteur qui a caractérisé ma journée d'aujourd'hui a fait fuir un peu de ma lourdeur. C'est encourageant. Ça donne de l'espoir pour la suite. Et puis, écrire, ça fait rudement du bien aussi.



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