mardi 25 janvier 2011

En prime, la déprime!

J'ai acheté le magazine L'Itinéraire quand je suis allée à Montréal en fin de semaine. Pour ceusses et celles qui ne connaissent pas, il s'agit d'une publication qui contient principalement des articles rédigés par des journalistes de rue. Elle est vendue par des camelots qui sont des travailleurs autonomes. Grâce à cette initiative, des personnes de la rue améliorent leur situation. Je me fais un point d'honneur de me procurer le magazine et, souvent, de discuter aussi avec le camelot. Je découvre presque toujours des gens formidables qui ne demandent qu'à échanger et à jaser pendant quelques minutes. J'aime.

Dans la section intitulée Mots de camelots de ce numéro, j'ai gardé en tête le texte de Gilles Bélanger qui parle de la déprime du mois de janvier. J'ai parcouru une première fois rapidement son article sans trop m'arrêter à penser qu'il pouvait s'appliquer à moi. Mais, mais, c'était sans compter sur les bobines mnémoniques! Depuis hier, je me demande si je ne suis justement pas atteinte de cette fameuse déprime.

Pour quelles raisons, je vous interpelle, pourrais-je donc avoir le moral entre les deux jambes? Nonobstant mes inquiétudes totoniques, rien ne devrait troubler les eaux calmes de ma mer(mère?) intérieure. Et pourtant. Je trouve plein d'affaires qui me tombent sur les nerfs et qui m'empêchent d'approfondir la zénitude à laquelle j'aspire tant.

Prenez le froid, par exemple. Je sais que ça fait seulement quelques jours qu'il sévit. J'en ai tout de même ras-le-bol. Comme si ce n'était pas suffisamment pénible d'avoir à prendre l'autobus en pleine nuit (maudite noirceur!), je dois maintenant me transformer en ours polaire pour être en mesure d'affronter la température sibérienne. Je peux vous dire en tout cas que je n'ai vu aucune banquise menacée de fonte prématurée autour de moi. Rien que du frette.

Et la lumière, ou plutôt son absence, joue aussi sur mes humeurs. C'est sûr que ce n'est pas une révélation pour moi, mais je constate néanmoins une augmentation de mon désir de rester cachée sous les couvertures et en pyjama toute la journée. Dur, dur donc de trouver le courage de me lever tous les matins. Des fois je regarde vers le bassin, réduit à un minuscule trou d'aération sous la respiration artificielle du bulleur, perdu dans ma cour toute enneigée et je sens un grand désespoir m'envahir. Comme si cette immobilité allait s'éterniser. Bon. C'est le temps de passer aux conseils de Gilles.

Voici donc ce que notre cher camelot recommande "à toutes les personnes qui connaissent la déprime de janvier et pour qui cette déprime se prolonge souvent jusqu'au printemps". Il nous conseille sagement de vivre un jour à la fois, de s'occuper et de ne pas rester seul. Je pense que c'est faisable. J'oserais même dire que c'est applicable pour tous les genres de déprime. Qui aurait dit que je trouverais une panacée dans la rue? Comme quoi on ne sait jamais d'où vient notre salut.
____________________________
Notes pédestres : Je crois que ces notes s'imposent ce soir après deux jours de grelottement intensif. La température s'était adoucie à la fin de la journée. J'ai retrouvé mes trottoirs, ma musique, ma bulle. C'était bon. Me semble que le moral est moins au ras des pâquerettes, lesquelles se font plutôt rares ces temps-ci!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire