dimanche 28 juin 2009

Les départs se suivent et se ressemblent

J'ai encore une fois le coeur chamboulé. Ce soir, c'était le retour du Fils à Montréal. Il n'y a maintenant plus d'oiseaux dans le nid... pour un moment du moins. En revenant de la gare d'autobus, l'Homme et moi étions absolument consternés. C'est la première fois en 22 ans, si l'on fait abstraction des quelques vacances prises à deux, que nous nous retrouvons seuls dans la maison. C'est une sensation nouvelle à apprivoiser.

Le plus difficile pour nous deux c'est d'éviter la nostalgie. L'Homme la pratique à tout vent et moi je m'y adonne à l'occasion. En partant, ce qui n'aide pas, c'est la maison comme telle. Nous l'avons achetée en pensant à la famille que nous étions pour y élever. Il y a donc partout des traces de nos moineaux : des jouets qui traînent encore au sous-sol, de vieux souliers dans le garde-robe d'entrée, de multiples photos sur les murs et, bien sûr, deux chambres vides encore habillées des couleurs du Fils et de la Fille. Soupir...

Et il y a aussi toutes les images mentales qui nous assaillent continuellement. Si je regarde dans la cour arrière, je vois le Fils et la Fille en train de jouer dans la neige, de construire un fort ou un bonhomme, de descendre en traîneau la petite côte qu'ils ont réussi tant bien que mal à former. Je détourne le regard et je nous vois tous les quatre dans la salle à manger, toujours assis au même endroit, le Fils à ma droite, l'Homme en face de moi et la Fille à ses côtés. Combien de moments forts nous avons fêté juste en famille parce que nous habitons loin du reste de la tribu. Baptêmes, premières communions, premiers jours d'école, début des vacances, la Saint-Valentin, Pâques, l'Halloween, Noël, tout s'est succédé si vite. Une année venait à peine de commencer qu'elle se terminait. Et nos petits grandissaient sans que nous nous en rendions vraiment compte... jusqu'au jour où le Fils nous a appris qu'il partait étudier à Montréal. Quel départ immensément difficile! La chambre vide le premier soir. Resoupir...

Alors, il paraît que les voyages, parce qu'ils sont synonymes de départs, forment la jeunesse. J'espère qu'ils peuvent aussi être sources de renouvellement pour les personnes âgées que nous sommes apparemment devenues selon la Fille. Les semaines à venir devraient nous donner une idée de ce que sera notre avant-dernier départ : la retraite. Cela aussi va arriver vite. D'ici là, profitons cet été de chacune des journées de liberté qui nous sont gracieusement offertes par la Fille pour nous gâter et vivre à un rythme de couple plutôt que de parents. Je vous le dis, pour l'Homme et moi, ce sera tout un défi à relever. Pour nous aussi, c'est donc un nouveau départ. Comme l'a déjà claironné un parti politique bien connu pour sa détermination à régler tous les problèmes : Nous sommes prêts!!!

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