dimanche 24 avril 2011

Des Pâques non orthodoxes

Je ne suis pas ressuscitée mais j'en aurais bien besoin. C'est dur, dur de travailler ardemment à l'exercice de la démocratie. Je ne vois plus mes journées. Le compte à rebours est sérieusement commencé. Ce n'est pas le temps de flancher. Je vais donc continuer à mettre les bouchées doubles jusqu'au dénouement ultime. Au moins, je pourrai dire que j'ai donné tout ce que j'ai pu pour tenter d'éviter le pire c'est-à-dire, mais vous l'aurez sans doute deviné fidèles lecteurs, échapper à "l'harperisation" majoritaire qui plane au-dessus de nos têtes.

Inutile de vous dire que mon carnet de bal débordant, mes préparatifs pascaux ont été réduits au minimum. Heureusement que j'avais pris quelques minutes pour visiter Miss Chocolat jeudi midi. Cela m'a permis de gâter un peu l'Homme, le Fils et la Fille. Si je fais abstraction de mes douceurs chocolatées, cependant, je n'ai pas accompli d'autres pirouettes pour souligner la fête de Pâques de façon particulière.

La Fille recevait l'Amie voyageuse-polyglotte en fin de semaine et celle-ci a dû subir mon manque total de préparation. Je vous l'avoue avec un soupçon de honte : j'ai été une hôtesse de Cro-Magnon. C'est la grande Martha qui m'aurait répudiée sans remords aucun. J'ai en effet fait fi des bonnes manières et des conventions mondaines. Pas de fleurs de saison pour égayer le salon. Pas de jolies serviettes de papier à motifs de lapineaux ou de canetons pour s'essuyer le menton. Et pas davantage de petits plats dans les grands pour susciter des Oh! et des Ah! d'émerveillement. Non. Au lieu de ça, j'ai offert la débandade.

J'avais quand même planifié un bon repas qui a été concocté dans un désordre absolu mais efficace, et dans une gaieté nullement feinte. Je vous donne une idée du propos. J'ai d'abord préparé la sauce pour les crevettes et la marinade pour les steaks. Le Fils, la Fille et l'Amie voyageuse-polyglotte ont ensuite pris la relève pour terminer l'entrée de crevettes et cuisiner la salade aux poires et à l'avocat. L'Homme s'est acquitté de la cuisson au BBQ comme tout mâle qui se respecte pendant que le Fils surveillait le riz. J'ai fait un peu de vaisselle pour m'occuper pendant ce temps. Finalement, c'est la brigade jeunesse qui a coupé les fruits pour la fondue au chocolat. Et tout cela a été arrosé comme il se doit.

Devrais-je préciser en terminant que j'ai travaillé dans mes plates-bandes et autour du bassin une partie de l'après-midi et que je n'ai jamais pris la peine d'aller me changer pour enfiler une tenue plus propre pour le souper? Est-il utile aussi de souligner que j'ai manqué de serviettes en papier et que j'ai dû avoir recours à celles qui n'avaient pas été utilisées à Noël? Enfin, j'ai trouvé le moyen de tacher mon chandail avec le jus du steak et le chocolat de la fondue. J'offrais un spectacle plutôt lamentable. Curieusement, tout cela n'a rien changé au plaisir que nous avons eu de partager un bon repas en devisant sur les futurs projets de voyage de la Fille et la carrière en devenir du Fils.

Le moment présent. La richesse de parcelles de vie qui ne reviendront pas. Les fous rires qui auront éclaté tels des feux d'artifice et se seront éteints comme eux en ne laissant que des étincelles. La conscience d'avoir la chance incroyable d'être entourée et aimée. La reconnaissance pour le bonheur simple du quotidien. J'ai peut-être un peu ressuscité finalement en me débarrassant du faux-semblant et en me consacrant à l'essentiel.

Joyeuses Pâques à tous et à toutes!

1 commentaire:

  1. « Hôtessse de Cro Magnon » ... franchement, permettez-moi de commentez cette tranche de vie de notre blogueuse adorée ! Pour avoir passé une fin de semaine pascale dans cette famille si charmante et si authentique que l'on se croirait en compagnie de sa propre famille, je me permet d'en ajouter un ou deux mots !Ce fût deux journées uniques, riches en sourires et fous rires, agrémentée par une cuisine qui a de quoi faire encore rêver une étudiante toujours fauchée se contentant des cannes de thon et de produits congelés ! Je ne peux finalement pas m'empêcher de sourire en lisant ces lignes puisqu'alors me reviennent les souvenirs d'une soirée de Pâques très agréable haute en joies et surtout très colorée ! :P Merci encore, l'Amie voyageuse- polyglotte ou encore S.

    RépondreSupprimer