jeudi 28 juillet 2011

Le vin est tiré, il faudra bien le boire

Je vous néglige, fidèle lectorat, mais c'est l'été. Il fait beau et chaud. Les plantes sont assoiffées tous les soirs. Et c'est sans compter les espiègles qui ne cessent de grossir dans le bassin. Ils continuent d'être mignons et de se précipiter (non, le mot n'est pas trop fort) à ma rencontre. Vous allez rire mais j'aimerais les flatter... comme les félines de la maison. Vous aurez compris que tout ce beau monde et cette belle flore prennent énormément de mon temps.

N'empêche. Le décompte avant la retraite débute officiellement lundi. Il ne me restera alors plus que 16 jours de travail. Ouais. Me semble que c'était hier que j'entrais dans la fonction "pubique". Eh! que je l'ai entendu souvent ce brillant jeu de mots au cours des trente-trois dernières années! Que dire de la blague préférée de l'Homme sur les représentants de l'État : "Pourquoi est-ce qu'un fonctionnaire ne regarde jamais par la fenêtre le matin? Pour avoir quelque chose à faire dans l'après-midi." Voilà que moi qui ne me rappelle habituellement jamais les histoires farcesques de l'Homme qu'il m'en vient une autre à l'esprit : "Sais-tu comment faire pour construire un patio vraiment solide? Ajoute deux ou trois fonctionnaires dans le ciment pour la fondation... y travaillera jamais!"

Il faut être prêt à affronter ce genre d'humour quand on est fonctionnaire. Et il faut être prêt aussi à affronter la mauvaise opinion que le public entretient à notre égard. Il paraît qu'on se la coule douce toute la journée, qu'on est trop payé, qu'on a trop de vacances, trop d'avantages sociaux et trop de bonnes conditions de travail. C'était peut-être vrai en partie dans les belles années, c'est-à-dire il y a plus de trente ans. Mais ça fait belle lurette qu'on a appris à faire plus avec moins, à se contenter d'augmentations salariales faméliques et à se faire passer des sapins par les différents gouvernements au pouvoir. Nous sommes d'ailleurs encore en train de mâcher la gomme de l'immense sapin qu'on nous a servi aux dernières négociations : finies les indemnités de départ! Dans mon cas, par exemple, cela représente le versement de trente semaines de salaire. Ce n'est pas rien. Mais c'est fini tout ça. Le bon peuple sera heureux. Oui, car tout le monde sait qu'il n'y a pas plus grand bonheur que de voir souffrir son voisin.

Et le vin? Il a été tiré cet après-midi quand ma retraite prochaine a fait l'objet d'un courriel envoyé aux membres de mon équipe et à d'autres collègues les invitant à venir célébrer avec moi le 25 août prochain. J'ai encore eu un choc. Plus fort qu'à l'épicerie avec mon carton de jus d'orange. C'est tellement vrai maintenant que je ne peux plus reculer. C'est une sensation bizarre car il me semble que, comme chaque année depuis 1977, je me prépare simplement à partir en vacances. Seule différence : je ne reviendrai pas.

Vous ai-je déjà avoué que j'ai aimé et que j'aime toujours mon travail? J'ai bien peur de devoir avaler quelques gorgées de vin de travers avant de quitter le bureau. En même temps, à mesure que le nectar va descendre, j'imagine que la vie à venir va me sembler plus attirante. Et puis, je ne dois pas oublier que le vin, selon la soeur Psy, constitue un excellent remède pour le vague à l'âme.

Allez, pour la route, quelques blagues glanées sur la Toile (qui aurait pensé qu'il existe des sites pour ça??) :

Quelle est la différence entre un fonctionnaire et un chômeur?
Le chômeur a déjà travaillé.


Comment appelle-t-on un fonctionnaire qui travaille une demi-heure par jour?
Un hyperactif.


Pourquoi les fonctionnaires font-ils de meilleurs maris?
Parce qu'ils ne sont pas fatigués quand ils rentrent à la maison et qu'ils ont déjà lu leur journal.


À mes heures, je suis artiste. Sur celles des autres, je suis fonctionnaire.

Comment reconnaît-on un imprimeur?
Il a de l'encre sur ses chaussures.
Comment reconnaît-on un agriculteur?
Il a de la terre sur ses bottes.
Comment reconnaît-on un fonctionnaire?
Il a du café sur ses souliers.


Bon, ben là je commence à avoir un sérieux mal de bloc. Pas vous?

1 commentaire:

  1. Chère Marcheuse urbaine,

    c'est bon de rire de soi, mais c'est moins drôle de constater qu'il ne reste que 16 jours! Misère!! Il faut en profiter au max avant le jour J, heu, je veux dire le jour R :)

    L'amie yogini

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