vendredi 4 novembre 2011

Et la lumière se fit

Je suis dans le noir. Panne d’électricité. D’après ce que j’ai pu observer en regardant par les fenêtres, c’est tout le quartier qui est atteint. Un coup de fil placé auprès de notre firme nationale pourvoyeuse de courant m’a permis d’apprendre par voix automatisée interposée que la panne a été causée par un bris d’équipement. Retour prévu à la normale : 23 h. Il est 19 h 30. L’Homme travaille ce soir. Je dois donc compter sur les félines pour me tenir compagnie.

sont-elles justement? On dirait que depuis l’arrivée des ténèbres, elles ont subitement disparu. Ouais. C’est vrai que, dans le cas de la toute noire Mignonne, il n’est pas nécessaire d’éteindre les lumières pour la perdre de vue. Mais la Reine-Marguerite, elle, qui n’a de cesse que de chercher continuellement à s’étendre quelque part à côté ou sur le dessus de ma personne, où a-t-elle trouvé refuge pour son gros corps? En tout cas, je n’ai certainement pas l’intention de lancer une battue pour retrouver ces lâches compagnonnes à poil, surtout pas en m’aidant d’une simple chandelle. Tant pis pour elles. Qu’elles restent dans leur trou noir!

Bon, bon. Dix minutes ont passé. C’est fou comme on manque d’imagination quand on est plus branché à rien... et qu'on est seul. J’ai quand même apporté les journaux dans mon lit dans l’espoir de rattraper la lecture que je n’ai pas eu le temps de faire ces derniers jours. Je commence décidément à penser que deux quotidiens, c’est un peu trop même quand on est à la retraite. Un autre mythe qui vole en éclats. Moi qui pensais qu’une fois libérée du joug du travail, je pourrais lire tranquillement mon journal tous les matins. Grave erreur. C’est absolument impossible à moins d’y passer tout l’avant-midi, surtout si on fait les mots croisés! Je veux bien me tenir au courant de l’actualité mais je crois qu’il est préférable que je constate de visu l’état du monde en sortant de la maison de temps à autre.

Une heure s’est écoulée. Je viens subitement de réaliser que je peux utiliser Zola car il est doté d’une batterie. Youpi! Naïvement et technologiquement défaillante, j’ouvre l’ordi en croyant pouvoir naviguer sur la Toile. Qu’est-ce que c’est que ce message? « Erreur de chargement », mon œil! Je tape furieusement plusieurs fois sur « Réessayer » jusqu’à ce que la lumière se fasse dans mon cerveau. Il ne faut jamais désespérer. J’attends toujours l’éclairage de la maison mais, au moins, la panne vient de se régler dans la boîte à neurones. Le Fils serait fier de moi. J’ai réussi à faire un lien entre le manque d’électricité et l’impossibilité de me raccorder au monde virtuel. Qu’à cela ne tienne, je peux encore taper mon message dans un fichier Word pour le copiercoller au retour de la pause du monde moderne.

Eh! il n'est même pas 21 h et la maison est de nouveau éclairée. J'entends le ronronnement rassurant de la fournaise. Je viens de brancher Zola au mur. Et devinez qui vient de retrouver son chemin jusque sous mes couvertures? Oui, la Reine qui a laissé les noirs cachots pour retrouver sa couche dorée.

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