samedi 19 novembre 2011

Plonger

J'ai fait quelque chose aujourd'hui que je n'avais pas fait depuis très, très longtemps. L'idée m'est venue comme ça, subitement. J'étais en train de vaquer dans la cuisine en toussotant comme de bien entendu. Je me sentais vraiment fatiguée, ou était-ce plutôt écoeurée? Comme l'Ami se plait à me le répéter, il y a une grande différence entre ces deux états d'âme, un véritable fossé en fait. Dans le cas qui nous occupe, je crois qu'il s'agissait effectivement d'une attaque d'écoeurite aigüe. Le vilain virus qui virevolte dans ma vie me vide les veines dans une vertigineuse virée. Voilà!

Alors, je terminais donc de préparer la soupe et je cogitais en tentant de stopper la course effrénée du hamster dans sa roulette d'anxiété quand, eurêka, je me suis dit comme ça : "J'ai envie de prendre un bain." Il était 15 h 30. Peut-être une drôle d'heure pour s'immerger mais je n'en n'avais cure. J'avais un sentiment d'urgence qui me tenaillait et je devais plonger drette-là dans la baignoire bienfaisante.

Ce que je fis. J'avais presque oublié à quel point il est bon de descendre doucement dans l'eau chaude et de la laisser caresser les vieux muscles endoloris. Plaisir et volupté. Je soupirais d'aise. Je me doute que les amateurs inconditionnels du lavage en bassin comprennent difficilement mon éloignement de ce genre d'ablutions. C'est que, pour l'anxieuse finie que je suis, le trempottage, loin de me calmer, m'énerve au plus haut point. Au lieu de me laisser bercer au creux de la vague, comme j'ai réussi à le faire cet après-midi, je reste tendue comme une corde de violon et cherche désespérément quelque chose à faire à part me savonner. J'ai essayé les huiles et les bains moussants. Peine perdue. Mon hypocondrie refait bien vite surface pour me demander si je n'aurais pas une quelconque allergie envers la lavande ou l'eucalyptus, ou si je ne vais pas développer une infection à levure en raison des produits contenus dans les bubulles censés me détendre et m'amuser.

Ai-je besoin de préciser que j'ai pris un bain "straight"? J'étais seule avec ma débarbouillette et mon savon hypoallergène et sans parfum. Pas grave. C'était un beau moment de détente avec mon moi-même. Je dois cependant vous confesser que la position évachée dans le bain m'a permis de constater que le dessous de mon porte-savon était sale. Martha, Martha, je t'appelle à mon secours. Je fais les coins ronds!
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Notes aquatiques : Devinez qui j'ai vu sur le bord de l'étang cette semaine? Oui, Gertrude la grenouille. Elle m'a fait un peu peur car installée comme elle l'était avec sa petite tête hors de l'eau et le reste du corps dans le bassin, j'ai pensé pendant un instant qu'elle flottait pour l'éternité. Heureusement, en m'approchant doucement, je l'ai vue plonger dans les profondeurs. Et vous savez quoi? Elle avait tellement grandi que j'ai eu aussi un doute sur son identité. En même temps, je ne connais pas des tonnes de batraciens. Faut croire que Gertrude a décidé de passer l'hiver avec les espiègles, peut-être enfoncée dans l'un des deux pots de nénuphars. Me semble que ça commence à faire du monde dans un espace, ma foi, assez restreint. J'imagine que plus on est de fous, plus on rit...

**Je vous gâte aujourd'hui avec un message également sur le blog de la Marcheuse urbaine libre.**

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