mardi 15 novembre 2011

Le train-train

Aujourd'hui, j'ai décidé de remettre un pas dans la vie. Je tousse toujours. Je suis évidemment retournée une autre fois à la clinique pour faire sonder mes poumons. "Tout est clair", que le doc m'a dit. J'en suis apparemment rendue à l'étape de la toux post-virale. Nouvelle recherche dans la Toile : aucun médicament, même une pompe, ne semble assurer un rétablissement plus rapide des voies respiratoires. Le temps, mes amis, le temps. Et la patience. Le premier, vous le savez, j'en ai plus qu'il n'en faut. La deuxième, je l'attends comme Godot.

Fort bien. Je ne peux rien faire de plus côté médical. Je vais donc aller respirer un peu d'air frais. J'ai bien tenté d'effectuer mon parcours habituel mais la maudite toux ne lâchait pas. "Qu'à cela ne tienne", me suis-je dit en mon for intérieur, "je vais justement pratiquer la lenteur, cette qualité dont je vantais les mérites il n'y a pas si longtemps encore." J'ai donc marché à un pas de vieille retraitée. J'allais pas vite mais, comme le répétait ma mère, "p'tit train va loin."

Il faisait tellement beau que j'ai décidé de rester dehors après ma marche de personne âgée. "Je vais en profiter", ai-je solliloqué, "pour commencer les décorations de Noël sans risquer l'engelure fatale." En ouvrant les deux gros bacs de plastique, j'ai failli reculer. Quel désordre! Les guirlandes étaient toutes emmêlées, les couronnes avaient perdu leurs boucles, les lumières avaient été placées un peu n'importe comment. Devinez qui avait rangé les décorations à la fin de l'hiver? Pan! En plein dans le mille. Celui-là même.

J'ai donc failli reculer devant la tâche titanesque qui m'attendait quand je me suis rappelée mon motto de la journée, oui, répétez après moi : "p'tit train va loin." J'ai vaqué tranquillement en jouissant du soleil et de ma cour. J'ai jeté des arachides à un écureuil atteint d'une frénésie peu commune. J'ai mis au compostage les plantes toujours en pot avec un pincement au coeur en constatant que l'une d'entre elles contenait une belle petite fleur rose. "Wow!", me suis-je exclamée pour mon moi-même, "il en faut du courage pour résister aux intempéries et garder la tête haute malgré la froidure." Je me suis arrêtée pour regarder passer les volatiles rieurs en partance pour des cieux plus cléments. J'ai nettoyé l'étang des espiègles en n'oubliant pas de leur prodiguer les conseils appropriés pour qu'ils passent l'hiver. Peine perdue. Trompés par la chaleur inhabituelle des derniers jours, ils ne voulaient que s'ébattre comme des fous dans tous les coins et recoins du bassin. À ce jour, j'en compte dix-neuf. J'aimerais tellement qu'ils soient encore tous là au printemps. Hélas! C'est la dure loi de la Nature qui aura le dernier mot.

Et les décorations? J'ai réussi à faire tout ce que je pouvais sans l'aide du spécialiste en rangement. J'étais pas mal fière de moi. J'avais pas trop crachoté en plus. Y a de l'espoir que je m'en sorte. Je vous le dis : p'tit train va loin!

1 commentaire:

  1. Chère Marcheuse urbaine,

    c'est avec bien du retard que je prends connaissance de vos peines. J'aimerais simplement vous dire que vous êtes bien plus que les émotions et les sensations qui font surface ces jours-ci.

    Même derrière les nuages les plus sombres, le soleil continue de briller. Courage, et patience! Cette toux aussi passera!

    L'Amie yogini

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