mardi 8 mai 2012

Faut que le méchant sorte

Permettez-moi donc, encore une fois, de me vider le coeur. D'abord au sujet de l'absence quasi-totale de sens civique que je ne cesse d'observer autour de moi. Je vous passe sous silence (parce que j'en ai déjà trop souvent parlé) le désir irrépressible des gens de faire partager leur choix musical. J'adore le métal. Est-ce que j'impose pour autant ma passion à mon entourage? Que nenni!

Si je vous fais fi de mon indignation à devoir supporter la zizique des autres dans ma cour, je peux toutefois vous fournir d'autres exemples de la merveilleuse société égocentrique dans laquelle nous baignons trop souvent. Ainsi, je demeure encore et toujours estomaquée de voir les fumeurs jeter négligemment cendres et mégots par les vitres de leur voiture en marche. Est-ce que la Terre serait devenue un immense dépotoir? Malheureusement, il semble bien que oui.

Autre preuve d'inconsidération : trois de mes voisins ont tondu leur pelouse dans les derniers jours et aucun n'a eu la force de ramasser l'herbe coupée qui recouvre maintenant le trottoir d'un tapis vert. Pire encore. Mon voisin de droite, dont la pelouse jouxte notre entrée, n'a même pas jugé bon d'au moins balayer les résidus qui sont tombés de notre bord. Faut dire que c'est aussi celui qui met la musique au boutte quand il entre dans son spa extérieur à deux heures du matin!

Mais mon indignation de ce jour, et de tous les autres jours depuis un peu plus de douze semaines en fait, demeure l'attitude méprisante du premier ministre et de sa ministre de l'Éducation à l'égard des étudiants. Pour moi qui suis la mère de deux enfants, cette attitude m'horripile au plus haut point. Je suis véritablement outrée de constater à quel point les jeunes sont, depuis le début, étiquetés comme des non-citoyens. Si tous les parents éduquaient leurs enfants en refusant d'écouter leurs demandes, en n'essayant pas de comprendre leurs besoins, en exigeant toujours mais sans jamais rien concéder, je n'ose imaginer dans quel genre de monde nous serions appelés à vivre. Vraiment, je considère ces deux personnages comme le parfait exemple de très mauvais parents. En plus, ils cautionnent les mesures beaucoup trop drastiques prises par les autorités policières. Ils ne sont donc pas seulement des parents inaptes, mais ils sont aussi des parents violents.

Et là, pour ajouter l'insulte à l'injure, ils concoctent un semblant d'entente dans laquelle les dés sont pipés d'avance. Non seulement les étudiants, qui seront en minorité dans le comité provisoire éventuellement créé pour tenter de trouver des économies dans les budgets des universités, seront incapables de convaincre les quatorze autres interlocuteurs de la nécessité de réduire leurs propres avantages, mais ils doivent retourner auprès de leurs associations avec aucune concession réelle du gouvernement par rapport à l'augmentation des frais de scolarité. Pas étonnant que celles-ci rejettent l'une après l'autre cette entente de dupes!

Croyez-vous entre-temps que nos parents malveillants mettent un peu d'eau dans leur vin? Pas du tout. Le père a choisi de pavoiser, se vantant sans vergogne de les avoir eus à l'usure ces garnements récalcitrants à qui il voulait donner une bonne leçon. Et la mère, elle, tente maladroitement de faire croire que le texte de l'entente n'a pas été modifié après les négociations, et reconnaît du bout de ses lèvres pointus qu'il y a peut-être possibilité de préciser ou de clarifier certains points. Ah! oui, lesquels? Ceux que vous avez délibérément enrobés du langage bureaucratique dont vos sbires ont le secret?

Je suis sans doute trop naïve, ou trop idéaliste, mais maudit que j'aimerais ça que les étudiants tiennent leur bout et que nous, les adultes, leur emboîtions le pas. Le mépris n'a qu'un temps!

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