dimanche 6 mai 2012

Un peu plus et ça y était ou chronique horticole 2

Aujourd'hui, mon livre sur la méditation m'invitait à accueillir les choses immobiles. Les objets, quoi... Oui, ces affaires que l'on peut frapper sans qu'elles ne ripostent. Évidemment, il ne s'agissait pas ici de se défouler en fessant partout, mais bien d'observer les objets qui nous entourent et que nous ne voyons plus. Ils ont en effet beaucoup à nous apprendre, ne serait-ce que sur le secret de la longévité puisqu'un grand nombre d'entre eux nous survivront après la mort. N'avons-nous pas tous par exemple de ces objets que nous traînons d'un déménagement à l'autre parce que ce sont des souvenirs. Attention à la tasse ébréchée de grand-mère ou à la longue et menaçante épingle à chapeau de tantine! Dans mon cas, j'ai plusieurs choses qui appartenaient à ma mère et, chaque fois que je les utilise, je pense à elle et aux bons moments que nous avons vécus ensemble. Il m'arrive même de m'attendrir en songeant qu'elle a touché à ce bol à salade ou, mieux encore, qu'elle a porté cette paire de boucles d'oreille. Pour les objets-souvenirs, ça peut paraître plus simple de trouver un semblant de sens à partir de leur contemplation. Pour les autres, faut juste les regarder et se remplir de leur tranquille existence. Vous vous doutez bien que je n'en suis pas encore là. De toute façon, je reste toujours sur le même chapitre au moins une semaine histoire d'être certaine d'en garder quelque chose. Je pourrai poursuivre la pratique.

Je ne me suis donc pas attardée tant que ça à l'immobilité finalement étant donné que j'avais décidé de réquisitionner une fois de plus les muscles de l'Homme pour les travaux de jardinage. J'avais comme toujours de grandes ambitions et c'est la raison pour laquelle je m'activais comme une poule pas d'tête. J'aurais voulu tout faire en même temps : nettoyer l'étang avec l'aspirateur, introduire des plantes aquatiques dans le bassin non sans les avoir préalablement transplantées et engraissées, couper les tiges mortes autour des iris à l'aide de mon nouveau-ciseau-de-la-fête-des-mères (j'ai dit à l'Homme que c'est ce que je voulais par-dessus tout et il a gentiment acquiescé à mon désir), retracer les plates-bandes, gratter la pelouse et j'en passe. J'oubliais entre autres le vidage partiel du bassin et son remplissage avec de la nouvelle eau, ainsi que l'installation de la nouvelle pompe. Ouf!

Alors, alors, me voilà à un moment donné en équilibre précaire le long du garage, donc sur le bord très étroit de l'étang, en train d'arracher des hémérocalles envahissantes qui étouffaient une plante dont j'oublie le nom. Faut que je vous explique que, pour me rendre à cet endroit, je dois prendre appui sur les roches plus ou moins grosses qui retiennent la toile de ce côté de l'étang. À un moment donné, la roche sur laquelle j'avais posé mon pied gauche s'est mise à bouger dangereusement. Craignant qu'elle ne glisse dans l'eau et moi avec, j'ai tenté de reprendre mon équilibre pendant que j'étais toujours penchée en avant avec la main droite agrippée à une frêle tige d'hémérocalle vraiment pas secourable. Je n'avais rien pour me retenir sinon la paroi lisse du garage. J'ai vraiment pensé que je faisais le plongeon tuant par le fait même cinq ou six des espiègles. Heureusement, l'Homme n'était pas loin et il est venu à mon secours. En m'agrippant à son bras, j'ai réussi à regagner la terre plus ferme. Sur le coup, j'ai cru que je m'étais foulé le pouce ou même la main tellement j'avais mal. Répondant à mes cris de douleur, l'Homme s'est alors précipité dans la maison pour chercher de la glace. Pendant ce temps, comme je demeurais frustrée de ne pas avoir pu finir ma job de désherbage et que ma main somme toute ne semblait pas vouloir enfler, j'ai décidé de ne faire ni une ni deux, et je suis retournée sur les roches pour arracher les hémérocalles qui restaient. "Veux-tu bien me dire ce que tu fais encore là", me lance l'Homme. "J'imagine que tu n'as plus mal à la main et que je peux retourner serrer la glace", poursuit-il l'air contrarié. "Oui, oui," que je lui rétorque sans même le regarder trop absorbée que je suis dans ma mission. "Apporte-moi plutôt du compost pour que je puisse en mettre autour du plant." J'ai réussi finalement à nettoyer comme je le voulais au grand plaisir des grenouilles et des poissons qui commençaient à avoir hâte que je quitte les lieux.

Vous ai-je dit que mon trio de batraciens est devenu un quintette? Eh! oui, la gang des G était au complet cet après-midi : Gertrude, Georgette, Graziella, Gaston et Gustave. Et j'ai pu flatter Gertrude trois fois sans qu'elle ne coasse d'impatience. J'avais d'ailleurs lu sur Internet que ce type de grenouille est plutôt impassible, donc assez facile d'approche. Sauf quand on menace de les écrapoutir!
_______________________
Notes métalliques :
Le Pusher m'a fait découvrir un nouveau groupe vendredi dans sa caverne : Totem. C'est une fille qui chante. J'ai découvert que j'aime vraiment ça les filles qui "growlent". On s'attend à ça des gars, mais quand ce sont des filles, et toutes menues à part ça, c'est vraiment époustouflant. Si ça vous intéresse, y a un lien sur ma page Facebook.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire