vendredi 11 mai 2012

Fête des mères : quelques réflexions

Hé! ça me fait drôle. Je suis en train d'écrire une chronique sur le sujet de l'heure dans le salon du Fils et de la Fille. C'est quand même bien de pouvoir parler de cette journée entourée de sa progéniture. Comme vous le savez, le nid est maintenant vide. Je me trouve donc très chanceuse d'avoir retrouvé mes oisillons pour le temps d'une fin de semaine.

Comme vous vous en doutez sûrement, le journal d'aujourd'hui avait déjà commencé à étaler ses bons sentiments à l'égard des mamans. Par exemple, Josée Blanchette, dans Le Devoir, adressait une lettre aux nouvelles mères. Mais ce n'est pas ce qui a retenu mon attention. Ce sont plutôt les citations qui se trouvaient à gauche de son texte, dont celle-ci qui m'a touchée plus particulièrement : "Les enfants petits marchent sur la robe de leur mère, grands ils marchent sur son coeur." (Proverbe danois) À leur décharge, je ne crois pas que la plupart d'entre eux le fassent volontairement. C'est juste que le coeur d'une mère se laisse facilement atteindre. Une seule petite attention et le voilà qui bat à tout rompre. Une parole malencontreuse et il se retrouve au bord de l'infarctus. C'est comme ça. C'est tout. C'est à la maman d'apprendre à gérer les réactions de son muscle cardiaque pour s'éviter de trop souffrir.

Ces temps-ci, comme je le mentionnais plus tôt cette semaine, mon coeur de mère souffre surtout de voir le traitement réservé aux étudiants. Tous des jeunes dans lesquels je reconnais les miens, bien sûr, et pour lesquels je tremble toutes les fois qu'il y a affrontement avec les policiers. Et les politiciens aussi, tant qu'à y être, puisque ces derniers ont le jugement facile et la condamnation rapide. J'ai donc été réconfortée par l'article de Lise Payette, toujours dans Le Devoir d'aujourd'hui, sur le conflit qui perdure.

Mme Payette commence ainsi sa chronique : "Pour célébrer cette fête des mères, si vous avez des enfants dans la rue, racontez-leur l'histoire de la gratuité scolaire en leur expliquant qu'elle fait partie d'une réflexion qui s'est amorcée à la fin des années 50 au Québec." Elle parle ensuite du rapport Parent sur l'éducation qui a vraiment repris la question de la gratuité scolaire jusqu'à l'Université. Je dois dire qu'au début de cette véhémente protestation estudiantine, je revendiquais moi aussi l'annulation de la hausse décrétée par le gouvernement, principalement présentée sous le fallacieux prétexte que les étudiants devaient faire leur juste part. Puis, les semaines ont passé. Et les arguments invoqués pour promouvoir la gratuité scolaire ont fait leur chemin. J'en suis donc rendue, tout comme les militants de la CLASSE, à vouloir une réflexion collective sur l'importance accordée à l'éducation et sur la richesse d'une société dont le plus grand nombre possible de membres ont eu la possibilité d'user leurs culottes pendant plusieurs années sur les bancs de l'école.

Et Mme Payette poursuit : "C'est, comme l'était la Révolution tranquille, un projet de société que nous avons devant nous. Pas un caprice d'enfants gâtés, pas une folle dépense comme certains le disent, mais un choix de société." Je vous entends : "Mais où on va trouver les sous? On est tannés de payer. On est les plus taxés au Canada." Je vous propose la conclusion de l'article en réponse à vos égoïstes commentaires : "On pourrait épargner de l'argent dans l'arrêt des subventions aux écoles privées, la fin des dépassements des coûts des contrats gouvernementaux, l'arrêt du gaspillage érigé en système, de meilleurs contrôles des dépenses des entreprises d'État (Hydro-Québec, Loto-Québec, SAQ et autres babioles). Rangez-vous du côté de vos enfants. Ils savent ce qu'ils font."

Bonne fête des mères.

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