mardi 4 octobre 2011

Cendrillon aux grands pieds

Je viens tout juste de revenir dans mon pays ce n'est pas un pays c'est l'hiver que je me fais insulter les pieds! Oui, les pieds de la marcheuse urbaine, ceux par qui les kilomètres défilent et les aventures foisonnent. Que je vous explique.

J'ai besoin de nouvelles espadrilles pour la saison froide. Mes premières recherches effectuées dans une grande surface expertement sportive ont été infructueuses. Comme mes pas m'amenaient aujourd'hui près d'une petite surface véritablement expertement sportive mais qui ne s'en vante pas dans son intitulé, j'ai décidé de retenter ma chance. En entrant, j'annonce clairement mes besoins : "Brave commerçant, je sollicite vos conseils car je veux équiper mes pieds pour le froid et la neige qui seront des nôtres prochainement. Vous comprendrez donc qu'il me faut des chaussures qui puissent à la fois faire preuve de souplesse et sachent vaincre les intempéries. Mon portrait, quoi! Mais je digresse. Avez-vous dans votre boutique le produit qui saura rendre mes petits petons heureux et performants?"

L'expert non affiché me demande la permission de mesurer mon pied afin de pouvoir me présenter les modèles convenant le mieux à ma situation de sportive invétérée. Je dépose à peine ma plante sur le froid métal qu'il me déclare tout de go : "Vous avez le pied vraiment très large et court. Juste à le voir comme ça, je peux déjà vous affirmer qu'il ne sera pas aisé de le chausser." Il détermine finalement que je suis un 7 de long, mais un E (oui, vous avez bien lu) de large. Évidemment, avec un tel handicap, je ne peux espérer enfiler aucun des modèles en magasin. Dépitée et me sentant, comment dire, un peu comme un animal de cirque, j'ose cette troublante question : "Est-ce que ça veut dire que je dois cesser de m'entraîner?" Et j'ajoute : "Pourtant, je marche depuis quatre hivers au moins, chaussée d'espadrilles de la marque que vous avez là (et je pointe du doigt le soulier de Cendrillon), sans éprouver la moindre difficulté pédestre." Et je continue pour mon moi-même intérieur : "Mon pied aurait-il élargi de façon exponentielle pour correspondre à l'immense sentiment de liberté qui m'habite depuis que je suis seule maîtresse à bord?"

Remarquant mon désarroi, le commerçant expert que nul défi ne rebute m'explique d'abord que j'ai probablement sacrifié le confort de la largeur en prenant des chaussures plus grandes. Ce qu'il ne faut jamais faire apparemment. Il me propose ensuite de regarder dans son catalogue pour tenter de me dénicher des espadrilles de sept lieues. Il en profite pour me rassurer un tantinet : "Ne vous en faites pas, avant d'en arriver à l'amputation pure et simple, nous allons prendre tous les moyens pour trouver chaussure à votre pied." Fort bien. Je respire presque. Il ne voit que deux modèles possibles pour mes pieds hors norme. Le premier est épuisé. Évidemment. Par contre, il peut commander l'autre qui arrivera de Tombouctou d'ici les premières gelées.

Me reste à espérer que ce soit LE modèle pour Cendrillon aux grands pieds, car devenir cul-de-jatte ne figurait décidément pas au nombre des défis que je voulais relever dans ma nouvelle vie de retraitée.
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Notes hexagonales : Pour les fidèles lecteurs du blog de voyage, je vous informe que vous pouvez y lire une nouvelle entrée ajoutée ce soir à titre posthume.

1 commentaire:

  1. Il me semblait bien aussi qu'elle n'y était pas depuis le 29 septembre! ;)
    Bon retour!!! :D Superbe voyage et superbes photos!

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