samedi 22 octobre 2011

Un après-midi à Gatineau-les-bains

Encore une fois, je suis debout de bon matin. C'est sûr que les félines y sont pour quelque chose car, affamées et prêtes à retourner aux sources de leur instinct carnivore pour obtenir satisfaction, elles ont miaulé on ne peut plus clairement leur désir de voir leurs gamelles remplies drette-là. J'ai évidemment obtempéré.

Faut dire aussi que je me suis couchée passablement tôt hier soir, fatiguée d'une journée ma foi fort remplie. Je n'avais pas réussi à m'exorciser pour me débarrasser de Ricardo et de Clodine. J'ai donc cuisiné une douzaine de muffins aux pommes et à l'érable, deux pains aux courgettes et un potage au brocoli. Après avoir terminé la montagne de vaisselle, j'ai senti un souffle froid me parcourir l'échine et j'ai vu des olives vertes s'envoler. J'ai compris que j'étais libérée.

Comme tous les jours depuis je ne sais combien de temps maintenant, il faisait sombre mais j'avais trop envie d'air pur pour rester confinée à l'intérieur. Je suis donc sortie, en compagnie de la Reine-Marguerite qui réclamait elle aussi son droit à la bolée d'air, pour ramasser mes fameuses feuilles. Il ne faisait pas froid et ça sentait bon l'humus. J'ai commencé par nettoyer le bassin qui en avait bien besoin. Les espiègles étaient contents. Ils sont tous venus à la surface pour me saluer. Je l'ai déjà dit et j'en suis toujours convaincue : ils me reconnaissent. En tout cas, ils semblaient drôlement contents de retrouver un semblant de jet d'eau pour s'amuser un peu.

Puis, je me suis attelée à la tâche, ou plutôt au plaisir, de ramasser les feuilles. Oui, j'aime être dehors, toute seule, en plein milieu de l'après-midi, à travailler sur mon terrain. Printemps, été et automne confondus. Tous travaux inclus. Grâce à mon immense érable, j'ai l'impression d'être enveloppée comme dans un cocon. Encore hier, il m'a permis de demeurer dans mon petit monde. Malgré une fine pluie, j'ai pu continuer à oeuvrer parce que ses branches pas complètement dénudées me protégeaient. Bon, c'est sûr que la Reine-Marguerite, moins bucolique que moi, a exigé de retourner dans son confort douillet dès qu'elle a senti une gouttelette lui chatouiller le nez. Peureuse, va!

Moi j'ai perdu la notion du temps. Je sais seulement que je raclais lentement en respirant consciemment l'odeur de la terre mouillée. J'entendais les enfants en récré qui s'amusaient dans la cour d'école au bout de la rue. J'ai réussi à ne pas trop sombrer dans la nostalgie en me rappelant les gros tas de feuilles que l'Homme et moi nous amusions à faire pour que le Fils et la Fille puissent ensuite s'y précipiter avec de grands cris de joie. J'ai finalement rempli cinq sacs sans trop m'en rendre compte. Parfois je m'arrêtais uniquement pour apprécier le moment présent, pour rendre grâce d'avoir le bonheur de vivre en toute liberté.

Plaisir indescriptible que j'ai tenté de partager. Pour tout saisir, il faut beaucoup lire entre les lignes.

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