jeudi 15 décembre 2011

Bénévole un jour, bénévole toujours

Après avoir effectué un sondage scientifique auprès d'un vaste échantillon d'une personne, j'ai constaté que, sans vraiment le vouloir, j'ai présenté une image un peu rébarbative du bénévolat. Consciente de mon rôle de représentante des bonnes âmes, j'ai décidé de vous reparler de mon expérience de travailleuse non payée.

Le vilain virus mettant un temps fou à me quitter, j'avais décidé la semaine dernière, sur un coup de tête dont je ne suis pourtant pas familière (!!), de cesser de bénévoler jusqu'après les fêtes, histoire de me donner le répit suffisant pour guérir. C'était sans compter sur ma bande de joyeux lurons dont deux membres plutôt qu'un m'ont téléphoné lundi pour s'enquérir de la date de mon retour. Évidemment, l'appel était intéressé puisqu'il y avait des muffins à envelopper. Qu'à cela ne tienne, hier j'étais de retour au poste avec L., ma bénévole souriante préférée.

Vous dire à quel point j'aime ce milieu est difficile à expliquer. Mon comportement, cependant, ne laisse place à aucun doute. D'abord, quand je sais que je bénévole le lendemain matin, je me couche avec une sérénité inhabituelle et une certaine frénésie en pensant au plaisir que j'aurai à retrouver ma gang. Je voudrais presque que la nuit passe plus vite pour que je sois déjà en train de me préparer, et ce, même si je trouve parfois pénible de me lever tôt. Ensuite, je ne peux nier à quel point cela me fait chaud au coeur de sentir que je suis utile. Vous le savez, parce que je me suis épanchée à ce sujet dans d'autres chroniques, mes dernières années au travail ont été franchement inutilement longues, une mort professionnelle qui n'en finissait plus de finir. J'aurais voulu qu'on me débranche d'un coup. M'enfin. Le gouvernement préfère de loin les faux-semblants et les manoeuvres hypocrites. L'important, c'est que je suis maintenant passée à autre chose et, étrangement, je ne m'ennuie jamais de mon ancienne vie. Finalement, les remerciements et les marques de reconnaissance foisonnent quand tu bénévoles. Je ne compte plus les fois où un responsable peut nous dire dans une journée comment il apprécie notre présence, pas plus que je ne peux dénombrer les sourires épanouis de tous ceux que je rencontre quand j'arrive sur les lieux de mon "travail". J'imagine que c'est parce que les bénévoles représentent une denrée rare et que les voir se pointer régulièrement ne peut qu'activer les muscles zygomatiques.

Je suis encore en train d'apprivoiser ce nouveau monde, mais je constate que j'y trouve tranquillement ma place et que j'y suis de plus en plus heureuse. Tenez, hier, en plus d'envelopper les muffins, j'ai aussi servi le dîner. C'est là une activité que j'aime particulièrement. Aussi, quand je suis entrée dans la cuisine pour me chercher un jus et que Serge le chef m'a dit : "Eh! ça te dirait de me remplacer au service quand tu auras fini de manger?", j'ai acquiescé avec enthousiasme. J'ai avalé mon repas à la vitesse de l'éclair pour me diriger le plus rapidement possible derrière le comptoir. En plus de retirer du plaisir à servir un bon repas chaud, je m'efforce de répondre aux petits caprices de la clientèle en donnant quelques biscuits supplémentaires, en mettant plus de sauce sur les patates ou en offrant le choix du dessert.

Je peux vous dire qu'une journée à la Soupière, c'est plus fatiguant physiquement que n'importe quelle journée passée au bureau devant un écran d'ordi. J'étais donc bien contente de me reposer aujourd'hui, et je comptais retourner à mon poste seulement mercredi prochain. Le téléphone a sonné toutefois en fin d'après-midi. J'ai accepté d'aller demain aider au dépannage. Je dois y être pour 8 h (c'est tôt pour une retraitée), mais M., le responsable, a promis de m'attendre avec un café. Pour ne pas être en reste, j'ai cuisiné des muffins aux bleuets. J'ai déjà hâte.
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Notes félines : Hélas, hélas, ce que je craignais est devenu réalité. La maman chatte d'Espagne que je nourris depuis un bon bout de temps maintenant a deux chatons. J'ai d'abord vu en fin de semaine une petite bête adorable au pelage jaune qui jouait avec sa maman sous le cèdre qui se trouve près de la fenêtre de la salle à manger. J'étais déjà découragée... jusqu'à ce je surprenne maman avec un deuxième bébé, celui-là tout noir avec de magnifiques yeux verts comme Mignonne. Je suis chavirée. Ils sont tous évidemment absolument craintifs bien que j'aie réussi à établir un certain contact avec Maman. Ces pauvres animaux ne passeront pas l'hiver. Ils sont encore bien petits. Pour le moment, la température est de leur bord, mais pour combien de temps??? Avec Noël qui s'en vient, il ne me reste pas beaucoup de jours pour les attraper avant que je ne quitte pour les vacances et que les refuges ferment leurs portes. Je réfléchis à une stratégie. À suivre.

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