jeudi 1 décembre 2011

Ho! Ho! Ho! le bénévolat

J'ai décidé de continuer à m'exclamer pour ce deuxième message de la semaine. Vous aurez assurément reconnu dans mon titre l'onomatopée décrivant le rire heureux du bonhomme rouge que nous croisons un peu partout depuis que les fantômes et autres monstres halloweeniens nous ont quittés. Et pour cause... Je bénévole ces jours-ci pour remplir les paniers de Noël des moins bien nantis.

Cet après-midi, je suis allée au centre commercial avec la responsable du Service de dépannage pour ramasser des sous à l'occasion de la Guignolée des médias. Dès que nous sommes arrivées, nous avons été reçues du traditionnel chapeau de saison rouge avec pompon blanc muni, en sus, de petites lumières clignotantes sur le devant. Absolument charmant! Comme je m'affublais du ridicule mais nécessaire couvre-chef, je me suis demandée encore une fois la raison pour laquelle je m'entêtais, depuis que je suis à la retraite, à conserver un semblant de fierté pour ma chevelure. Que de produits capillaires gaspillés en vain pour me placer les mèches récalcitrantes juste avant de les écraser avec un chapeau ou un filet! Y a rien à faire... j'ai continuellement les cheveux aplatis. Un bénévole ne doit pas avoir un soupçon d'orgueil pour les poils de son crâne!

Alors, dûment coiffées, nous avons entrepris de déambuler dans les couloirs du centre commercial pour faire appel à la fibre généreuse des magasineurs. Vous ai-je dit que nous devions aussi brandir une pancarte pour nous rendre encore plus visibles, principalement auprès de ceux et celles qui nous contournaient rapidement en gardant la tête baissée? Le même comportement que l'on adopte trop souvent en voyant un itinérant nous tendre la main. Je sais qu'il est difficile de regarder quelqu'un dans les yeux en sachant que l'on ne veut ou que l'on ne peut pas donner. Mais ce n'est pas la bonne façon de faire. L'itinérant, tout comme le bénévole-quêteur, ne demande qu'à être reconnu que ce soit au moyen d'un simple sourire ou d'un sympathique bonjour.

Pendant que j'accomplissais ma bonne action, je me disais que j'avais acquis pas mal de cran au fil des ans. Disons que mes ballades sur les piquets de grève m'ont appris notamment à maîtriser le port de la pancarte. Elles m'ont aussi donné le courage de regarder en face ceux et celles qui n'éprouvent aucun remords à enfreindre le droit des travailleurs à revendiquer de plus justes conditions, et presque la capacité de les invectiver au besoin. Oui, presque, car moi qui ai pourtant une grande gueule, j'ai toujours manqué d'aplomb dans ce domaine.

Vous aurez sûrement deviné cependant que ce n'est pas seulement en scandant "So, So, So, Solidarité" que j'ai développé l'habileté de faire fi de ma gêne pour défendre la bonne cause. Passer de maison en maison pour la Guignolée de la paroisse, participer aux brunchs du comité de vie de quartier, aider à confectionner les paniers de Noël, emballer des cadeaux pour Nuages de rêves et même travailler pour les élections municipales et fédérales, toutes ces fois où j'ai dit oui, j'ai appris le plaisir de travailler en équipe, de partager des compétences, de découvrir des talents cachés. Surtout, j'ai appris le dépassement de soi. Pour que la cause avance, il faut foncer.

Et marcher. Je crois que nous avons parcouru le centre commercial au moins six ou sept fois pendant les deux heures où nous devions faire acte de présence. Nous avons rencontré plein de gens désireux de nous appuyer, dont une jeune fille qui a littéralement ouvert son portefeuille pour nous donner "tous ses cinq dollars" comme elle nous l'a dit (il y en avait pour 20 $) et une petite fille qui est venue avec un sac en plastique nous remettre les sous de sa tirelire. Mais, mais nous avons aussi risqué nos vies. Parfaitement. Nous avons pratiquement été renversées par un train. Oui. Le train du fameux père Noël qui se promène un peu partout dans les allées. Imaginez la une : deux bénévoles écrasées sous les roues de la locomotive du petit train du Royaume Magique. Seuls leurs chapeaux clignotaient encore!

1 commentaire:

  1. Ouf.....peur rétrospective, on peut dire que vous êtes les miraculées de Noël !

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