samedi 6 août 2011

Bêtisier

Je ne peux vous parler que de bêtes ce soir car elles ont été omniprésentes dans ma journée. Je commence d'abord par Gertrude, la grenouille nouvellement emménagée dans le bassin. Eh! bien, figurez-vous qu'elle a un compagnon que l'Homme a baptisé Gontran. Je trouvais ça charmant d'avoir un petit couple dans l'étang. Et puis, ça allait bien avec les ébats amoureux des espiègles. Je ne sais pas ce que je fais pour sans le vouloir réunir les conditions de reproduction dans ma cour, mais à cause de ce talent, je me retrouve constamment avec plus de bêtes dans la réserve. En voulant faire admirer à l'Homme Gontran et sa gonzesse prenant un bain de soleil sur une laitue d'eau, qu'est-ce que j'aperçois qui effectue un superbe plongeon juste devant eux? Oui, c'est ça, une autre grenouille, que j'ai appelée Graziella. Notez ici l'utilisation des prénoms qui commencent tous par G pour... Grenouille. Bravo, je vois que vous suivez.

En même temps que je vous donne des nouvelles des batraciens, je suis allée sur la Toile pour tenter d'identifier ma tribu. J'hésite entre la grenouille léopard ou encore la grenouille du Nord. C'est vraiment difficile de les différencier car je n'ai pas trouvé beaucoup d'images. En tout cas, j'adore les observer. Je crois qu'elles vivent derrière une des pierres de l'étang et dans les plantes qui bordent le garage. Ce qui m'intrigue particulièrement c'est comment elles ont pu se rendre là? Est-ce que c'est un oiseau qui leur a dit d'aller chez nous parce qu'il y a toujours de l'eau et de la bouffe et, de ce temps-ci, du caviar de poisson rouge? Nous vivons quand même loin des cours d'eau environnants. Ça se déplace à quelle vitesse une grenouille? Et qu'est-ce que ça fait l'hiver? J'ai lu sur un site que certaines espèces vont dans l'eau pour hiberner. Je ne suis pas certaine que les espiègles seront d'accord pour partager l'espace restreint dont ils disposent pour la saison froide avec des batraciens non invités. C'est à suivre.

C'était aussi jour de vet pour la Reine-Marguerite. Il y a quelques semaines, Mignonne s'est fait dire qu'elle était grosse et qu'elle devait se mettre à la diète. Je m'attendais à la même observation pour la Reine. Mais là n'était pas ma plus grande préoccupation ce matin. Non. Je m'inquiétais surtout de la façon dont l'Homme et moi allions procéder pour amener la bête à son rendez-vous. C'est que, voyez-vous, Sa Majesté déteste se faire examiner et refuse d'être mise dans une cage pour se rendre chez son docteur. Il faut donc user de ruse pour arriver à nos fins. Ainsi, nous devons épeler les mots "vet" et "cage" sinon Sa Royale Grandeur se trouve une cachette d'où l'on ne peut la déloger. J'ai donc dit à l'Homme d'aller chercher la C-A-G-E dans le sous-sol pendant que j'entrerais subrepticement dans la chambre où Son Altesse Sublime faisait la sieste. Elle a grogné quand je l'ai prise dans mes bras et protesté quand j'ai réussi à l'enfourner dans la C-A-G-E. Les caprices ne s'arrêtent pas là. Comme la noblesse refuse de se mêler à la populace, je dois rester avec la Reine dans la voiture pendant que l'Homme fait de la salle d'attente. Ainsi, Sa Majesté ne fait son entrée que lorsque son tour est arrivé. Comme prévu, elle a été qualifiée d'obèse. Ce à quoi elle ne s'attendait pas toutefois, c'est de se retrouver avec le tour du "péteux" rasé pour qu'elle puisse plus aisément faire sa toilette. C'est hélas ce qui arrive quand on est gros et qu'on éprouve des difficultés à laver ses parties les plus intimes. Nous avons donc ramené à la maison une féline insultée qui marche un peu drôlement depuis sa nouvelle coupe de cheveux! On dirait qu'elle ne sait plus trop comment placer sa queue, comme si elle sentait un courant d'air dans son derrière.

Et je termine en vous disant qu'en allant fermer la porte d'en avant ce soir, j'entendais une cigale qui me semblait tout près. Comme je tentais de la repérer sur le balcon, je l'ai vue sur la fenêtre de la porte, juste à la hauteur de mes yeux. Elle était tellement belle dans sa robe verte. Je crois que je n'avais jamais eu l'occasion d'en admirer une d'aussi proche. Elle semblait insouciante dans sa promenade, trottinant de droite à gauche, laissant filer un petit insecte devant elle. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire : "La cigale ayant chanté tout l'été..." Je n'ai pas eu le temps de finir qu'elle sautait d'un bond dans le pot de fleurs en bas des marches non sans m'avoir fait une patte d'honneur en me lançant : "Faut bien être à la tête d'une réserve faunique pour ne pas faire la différence entre une cigale et une sauterelle!" Oupse.

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