dimanche 14 août 2011

La nature guérisseuse

Finalement, je n'ai pas déjeuné du tout avec l'Ami hier matin. Non. Je me suis plutôt tapée l'attente à la clinique médicale pour apprendre que je souffrais d'une infection des voies urinaires, ou de la vessie, ou encore d'une pierre au rein. Serait-ce parce que j'ai tendance ces temps-ci à prendre des vessies pour des lanternes que j'éprouve autant de problèmes dans le bas du corps? De toute façon, me voilà avec d'autres antibiotiques à prendre et mon hypocondrie galopante à gérer.

Et je peux vous dire qu'elle galopait fort ce matin. À un moment donné, j'étais certaine que les médicaments faisaient en sorte que j'étais hors de mon corps. Je m'écoutais parler, mais d'en haut. C'était vraiment bizarre. Faut dire que ça m'est déjà arrivé dans d'autres circonstances et sans antibiotiques. Je sais ce que vous pensez, mais ce n'est pas ça du tout. Pas besoin de me shooter quoi que ce soit pour que je commence à dérailler. Je fais très bien ça toute seule.

Alors, je parlais à l'Homme de mes malheurs et de mes projets en prenant mon café dans la cour. J'étais si triste et fatiguée. J'avais envie de fraises et de cerises de la forêt. Je voulais tremper mes lèvres asséchées dans un vin d'été. Oh! oh! vin d'été.

Voyons, que disais-je avant de me laisser emporter dans les bras de Robert Demontigny? Ah! oui, que je ne me possédais plus. Quoi? Vous ne savez pas qui est Robert Demontigny? Honte à vous qui ne connaissez pas ce beau brummell de la chanson québécoise de mes folles années d'adolescence! Tenez, admirez cet irrésistible charme et cette bouche en coeur...


... oui, cette bouche qui susurrait à nos oreilles : "Donne-moi encore ce baiser brûlant qui a fait de nous des amoureux. Ne laisse jamais une autre bouche caresser tes lèvres douces, un baiser de toi, c'est merveilleux!"

Bon, bien, je m'éloigne drôlement de mon sujet. Je voulais vous parler en fait du remède que j'ai trouvé pour me ramener les deux pieds sur terre et, surtout, pour cesser de rêvasser les yeux dans la graisse de bine en fredonnant bêtement : "Eso beso, serre-moi fort, Mucho, mucho, hum encore..." Mais juste une petite parenthèse avant que je retrouve le cours logique de ce message. Avouez que c'est difficile d'imaginer l'énOOOrme transition que j'ai réalisée dans mes goûts musicaux. De Robert au Métal, il y avait tout un pas à franchir, un véritable Rubicon!

Mais revenons à notre propos du départ. Pour remettre mon cerveau au mode normal, j'ai donc décidé de travailler dans mes plates-bandes. Quelle heureuse et intelligente initiative! Après une heure passée à couper les fleurs mortes, à attacher les tiges tombantes, à râteler le sol, à mettre de l'engrais, j'étais complètement revenue dans ma tête. Je connectais. J'ai poursuivi ma thérapie "naturelle" tout l'après-midi. De temps à autre, j'allais voir les espiègles qui s'ébattaient dans leur bassin, lequel avait d'ailleurs été encore un peu ravagé ce matin par une bête que je soupçonne être rayée de blanc. L'odeur ne trompe pas.

Mon plus grand plaisir, depuis que le trio de batraciens a décidé d'emménager avec les espiègles, c'est de tenter de les repérer. J'ai lu sur la Toile qu'ils pratiquent le mimétisme de façon fort habile. Et c'est tout à fait vrai. Bien souvent je pense qu'il n'y a aucune grenouille à proximité lorsque soudain, j'aperçois Gertrude tapie derrière une laitue d'eau, ou encore Gontran installé confortablement sur une feuille de nénuphar se laissant déporter au gré des bulles de la pompe. Vous pouvez imaginer sans peine que j'ai fait plusieurs allers-retours entre la flore et la faune!

Ce soir, je suis donc un peu réconciliée avec mon désordre urinaire. J'essaie aussi de rester dans mes nouveaux sillons. Merci la cour, oasis de paix. Je ferme les yeux et je te contemple dans toute ta beauté et ta sagesse.

Danke schön! Merci pour la joie que j'ai retrouvée!
(une autre chanson de Robert)

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