vendredi 26 août 2011

C'est parti!

Me voyez-vous? Minuscule point noir à l'horizon. Je vogue, je dérive. Dès que la dernière amarre a été larguée, je me suis laissée porter par le vent. Et il soufflait fort. Alors me voilà, peinarde sur le pont, les pieds ballants au-dessus des flots. Très loin du rivage et, pour vous dire la vérité, je m'en fous un peu de ne plus voir les côtes. J'ai besoin d'espace. De vastes espaces.

Le soleil brille. Le vent n'est plus maintenant qu'une agréable brise qui transporte des effluves iodés à mes narines. Je hume à fond. Je remplis mes poumons de cet air vivifiant qui me fait sentir jeune, très jeune. C'est comme si j'étais redevenue la petite fille d'Arvida qui commence ses vacances d'été et qui a l'impression que ce temps de farniente ne finira jamais.

Je me sens la tête légère et pourtant je n'ai rien bu. Ne craignez rien à ce chapitre cependant. J'ai bien la ferme intention de fêter ma nouvelle vie avec familles, amies et dives bouteilles tout compris. Non, je dirais plutôt que je ressens une euphorie. C'est ça! L'euphorie de la liberté retrouvée. Finies les attaches. Terminés les comptes à rendre. Oubliées les interminables journées passées à m'ennuyer et à me dire que j'aurais beaucoup mieux à faire et à offrir que de juste avoir mon cul planté sur une chaise. Derrière moi les obligations qui n'en sont pas vraiment. Ah! je respire à plein et je n'arrête pas de vouloir que mes sens enregistrent tout. Le ciel bleu sans nuage. Les cris des oiseaux dans mes oreilles. Le bruit des vagues qui frappent le bastingage. Je vis à cent mille à l'heure et toutes, je dis bien toutes, les cellules de mon corps vibrent avec moi à l'unisson pour entamer cette merveilleuse aventure.

Je n'ai plus envie d'être pressée, ou sollicitée, ou obligée de quoi que ce soit. C'est moi le capitaine maintenant. Seule maîtresse à bord.

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