vendredi 19 août 2011

De protectrice faunique à effaroucheuse

Plus que quatre petits jours avant la retraite. Ça devient vraiment sérieux. La Reine-Marguerite, qui roupille à mes côtés en ce moment, est absolument sous le choc de la vitesse avec laquelle le dernier mois s'est écoulé. Elle me confiait d'ailleurs éprouver elle aussi quelque peu d'appréhension à l'approche de nos tête-à-tête bientôt quotidiens. Sa tranquillité, entre autres, risque d'en prendre un coup. Ah! mais je n'y peux rien. À compter de presque maintenant,je vais disposer de tout mon temps pour caresser, embrasser, minoucher, brosser, taquiner et faire que sais-je encore à mes deux félines préférées.

Il n'y a pas que les chattes qui s'énervent. Les espiègles aussi se demandent avec inquiétude si je planche sur de nouveaux plans pour leur habitat. Des rumeurs circulent selon lesquelles l'Homme et moi songerions à agrandir le fameux bassin afin de favoriser la survie du plus grand nombre au cours de l'hiver. Bien que le but soit noble, les espiègles craignent une surpopulation et, par le fait même, la baisse de leur qualité de vie.

J'ai dû interrompre ce blog pour cause de sommeil inopiné. Voilà cependant que je le reprends à 1 heure du matin pour cause d'invasion perpétrée par Bruno le raton tapageur et compagnie. Eh! oui, après m'être levée pour un pipi de vieille femme et future retraitée, j'ai été attirée par le manque de bruit dans l'étang, comme si la pompe ne fonctionnait plus. Ce qui était le cas. Après avoir ouvert la porte de la cour pour vérifier si poissons et batraciens se portaient bien, que vois-je ou plutôt qui vois-je émerger du bassin? Oui, eux. Immédiatement, je me précipite sur le piège que j'avais préalablement installé avant de rentrer pour la nuit et je me transforme en effaroucheuse.

Que je vous explique de ce dont il s'agit et de ce quoi je me suis inspirée. En effectuant certaines lectures sur la Toile pour tenter de trouver des moyens de rendre ma cour moins attirante pour Bruno et sa gang, j'ai appris des choses fort intéressantes. Premièrement, il est inutile et surtout inefficace de tenter d'attraper les intrus masqués dans une cage pour les relocaliser ailleurs. Selon les recherches effectuées par des experts en la matière, les ratons et les mouffettes se partagent allégrement le territoire urbain et, lorsque déplacés, ils se remplacent. Vous le savez, la nature a horreur du vide.

Deuxièmement, des lois protègent nos chers indésirables. À ceux ou celles qui seraient tentés de les empoisonner ou de leur tirer dessus, gare à vous! Les agents de la faune veillent. De toute façon, vous aurez déjà deviné que c'est une solution à laquelle je n'aurais jamais eu recours vu que je fraternise même avec les souris, surtout si elles ont pour nom Mimi! Par contre, il est possible d'utiliser un effaroucheur à détecteur de mouvement pour les décourager de transformer votre oasis de paix en un buffet permanent. Qu'est-ce qu'un effaroucheur? Un simple dispositif que l'on plante dans le gazon après l'avoir raccordé au boyau d'arrosage. Ensuite, le détecteur de mouvement fait le reste. Lorsque Bruno ou l'un de ses congénères fait mine de s'approcher, splouche, il reçoit trois tasses d'eau en pleine face!

Ce soir, l'Homme et moi avons effectué une expédition du côté du ROC pour nous procurer le machin en question qui est qualifié de miraculeux. Malheureusement, la chose se trouve encore à l'heure qu'il est dans le coffre de la voiture étant donné que nous sommes revenus trop tard pour l'installer. J'ai donc improvisé mon propre effaroucheur en accrochant le boyau après une chaise et en le pointant en direction de l'étang. Quand j'ai entendu Bruno, je me suis précipitée dehors, en jaquette, et j'ai ouvert l'arrivée d'eau. Lui et son comparse n'ont pas aimé. Ils ont immédiatement pris la poudre d'escampette. Quand je pense qu'ils étaient tous les deux dans l'étang, se pourléchant sans doute les babines en humant les sushis à portée de leurs pattes, j'en frémis!

Une demi-heure environ s'est écoulée depuis mon intervention. Je tape avec l'oreille dressée telle une Saint-Bernard dans ses montagnes enneigées. La Reine-Marguerite m'épaule toujours en dormant du sommeil du juste. Comme j'aimerais l'imiter.

À propos, vous ai-je dit que dans l'inconscience la plus totale, les espiègles ont recommencé à s'envoyer en l'air dès que le danger a été écarté? Mais peut-être qu'ils songent eux aussi à la nécessité d'avoir des petits en réserve au cas où ils seraient involontairement déplacés d'un étang à un estomac!

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