dimanche 5 février 2012

De la difficulté d'être cool

C'est sûr, il y a les hormones. Encore là que, dans mon cas, cela devrait plutôt m'avantager. Mais pas vraiment pour ce qui est de paraître cool. Tenez, cet après-midi, je parcourais mes trottoirs en profitant de la température clémente d'un hiver plutôt gentil. Je portais tout de même tuque et foulard. Sans oublier les pantalons de nylon. J'avais fait fi, toutefois, des combinaisons. Je trouvais que je vivais dangereusement, mais je m'assumais. En passant devant l'école, je vois venir au loin deux jeunes filles qui devisaient joyeusement. Lorsqu'elles sont arrivées à ma hauteur, quelle ne fut pas ma stupéfaction de constater que l'une d'elles, vêtue d'une jupe très, très courte, ne portait ni bas, ni collant. Plus étonnant encore, elle ne semblait pas du tout avoir froid. C'est comme si l'été était arrivé. Pendant un instant, j'y ai cru. Un peu plus et je me déshabillais sur place. C'est mon grand âge et mon bonheur, encore récent, d'être débarrassée de la toux et de l'écoulement des sinus qui m'en ont empêchée. Juste là, par ce commentaire, je viens de trahir mon état de décrépitude. C'est pas cool ça. Non, pas cool du tout.

Hier soir, le Fils, l'Homme et moi (on dirait le début de la chanson L'empereur, sa femme et le petit prince - encore une remarque de dinosaure - vraiment, je n'y échappe pas), bref, nous trois, sommes allés entendre un show de métal mettant en vedette, je vous le donne en mille, le Pusher! Pour les quelques rares lecteurs fidèles (je suis frustrée ces temps-ci par mon faible lectorat - mais ça, c'est une autre histoire), bref, pour vous trois, je souligne que nous nous trouvions au même endroit que la dernière fois, soit au chic Maverick de la rue Rideau.

Parce que nous savons comment nous comporter dans un show de métal pour passer parmi le monde, l'Homme, le Fils et moi avions revêtu nos chandails à l'effigie du groupe du Pusher. Nos voisins ontariens étant plus sévères pour ce qui est des gros mots, nous étions prévenus sur nos billets qu'il s'agissait d'un spectacle pour des personnes matures de 19 ans et plus. Ai-je besoin de préciser que l'Homme et moi, même en arborant notre air le plus cool au monde - vous savez cette mimique désabusée de ceux qui en ont vu d'autres - n'avons pas eu besoin de présenter nos cartes? Le Fils, oui. Et vlan, dans les flancs, les vieux croulants.

Nous nous faisons étamper la main et abandonnons nos manteaux au vestiaire. Fiers de notre tenue qui nous permet, croyons-nous, de passer inaperçus, l'Homme et moi nous dirigeons vers le Pusher pour le saluer. Nous essayons de rester cool en parlant de la pluie et du beau temps avec l'une des vedettes du show. Je ne suis pas certaine, toutefois, que d'embrasser la vedette en question sur les deux joues soit vraiment la façon cool de saluer un chanteur de métal. Je pense qu'il fallait plutôt frapper son poing fermé avec notre poing fermé et ensuite se taper dans les mains. Enfin, je ne sais plus. Tout ce que je sais, c'est que je suis la seule qui l'a ainsi embrassé. À part sa blonde, bien sûr. Mais ce n'était pas sur les joues.

Bon. J'envoie l'Homme au bar nous chercher des consommations. Il revient avec nos deux bouteilles d'eau et la bière du Fils. Je sais, je sais, l'eau, c'est pas cool non plus. Cessez de nous regarder et écoutez plutôt le groupe Shotgun Cure s'exécuter. Je vais en profiter pour mettre mes protecteurs d'oreilles. Et l'Homme aussi. J'en ai apporté pour le Fils, mais il refuse de les porter prétextant que la musique n'est pas si forte que ça. QUOI??? C'est ça. Il n'entend déjà plus rien. Ensuite, c'est au tour du groupe Fatality. Je les aime ceux-là. Ça fesse.

Pendant la pause au cours de laquelle le Pusher et les membres de son groupe se préparent, deux métalleux essaient d'attirer notre attention à l'Homme et moi. Tout d'abord, celui qui a des dreads lève sa bière et fait un high-five avec l'Homme. En même temps, l'autre s'approche de moi et me demande, dans la langue de Shakespeare, si nous sommes les parents d'un des musiciens qui se produisent ce soir. En voilà un commentaire blessant. Semblerait que nous n'avons pas l'air si cool que ça après tout. Je lui rétorque que j'adore la musique métal et que c'est pour cette raison que je suis là. Il déclare alors, tout en pointant mon chandail du doigt, que je suis certainement là pour Mortör. Et, sans doute parce qu'il m'a vue "saluer" le Pusher, il poursuit en me disant : "Je gage que c'est pour le chanteur que vous êtes venue." Alors là, dans un dernier effort pour préserver ma "coolitude", je lui lance : "Oui, c'est un ami."

Tiens toé, j'ai peut-être l'air d'une mère, mais j'ai des amis super cool!

2 commentaires:

  1. Une vraie fan quoi?! Hehe, aussi je dois te rappeller que nous devons choisir une date pour prendre une bonne biere et jaser de tout et de rien chère amie. Et encore une fois milles merci a vous trois d'être venus a mon show et j'espère que t'aimes les nouvelles chansons autant que les anciennes!

    P.S. : t'es cool d'avance juste a venir a un show metal, y'en a pas beaucoup de ton qui vienne a des shows juste parce qu'ils aiment la musique au point que toi tu l'aime! Et il n'y a pas de facon obligatoire de se comporter dans un show, tout le monde sur place se comporte différemment, c'est a toi de te faire ton ''fun'' !!!

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    1. Salut cher Pusher! Quelle belle surprise cette intervention sur le blog! Je suis partante pour une bière à la date qui te convient. Donne-moi un coup de fil pour que nous puissions régler les détails.

      Et encore bravo pour le show! Tu es une véritable bête de scène et ça, ça ne s'apprend pas. Tu l'as dans le sang!!

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