lundi 27 février 2012

Délice et volup"thé"

Quand je suis revenue à la maison en fin d'après-midi, il neigeait à gros flocons. J'ai croisé une petite fille qui tenait la main de sa maman en marchant avec la langue toute grande sortie de sa bouche. Vous devinez pourquoi. Lorsqu'elles sont passées près de moi, j'ai entendu la petite fille déclarer triomphalement : "Tu sais, j'en ai attrapé plein!" J'ai souri.

Et vous, quand avez-vous tiré la langue la dernière fois? Vous ne me croirez peut-être pas mais moi je l'avais déjà fait aujourd'hui. Parfaitement. Et avant la tombée de la neige en plus. C'était ce matin au cours de yoga en exécutant la posture du lion. Il s'agit tout en même temps de lever les yeux au plafond, de tirer la langue et d'expirer bruyamment. Si vous saviez comme ça nettoie et purifie la gorge. Je dois dire aussi que j'y retrouve à la fois le plaisir défendu de l'impolitesse, l'ivresse de la traversée d'une frontière interdite, et l'extase du défoulement de laisser savoir mon je-m'en-foutisme par un geste d'une grande éloquence. Je suis assez certaine d'ailleurs que mes confrères et consoeurs yogini partagent ma rébellion passagère si j'en juge par l'enthousiasme qui accueille l'annonce de cette posture. En fait, quand la prof propose cet exercice, nous redevenons tous des enfants, et c'est en choeur et avec coeur que nous poussons bruyamment nos cris de lions en défoulement.

Entre le bruit tranquille de la neige et les rugissements de félins déchaînés, j'ai choisi de faire durer ma zénitude en prenant le temps d'une pause au salon de thé. Vous comprenez maintenant la volup"thé" du titre. Je sais que je me répète mais je n'insisterai jamais assez sur l'immense bien-être que l'on ressent d'avoir son temps à soi et sur ses effets positifs sur l'humeur. Comme je suis arrivée au salon après l'heure du dîner, j'ai pu profiter pleinement de l'atmosphère feutrée des lieux. Imaginez-moi un instant. Je suis assise devant une belle théière et une tasse remplies de thé noir odorant (j'aurais besoin ici de l'aide de l'Amie yogini pour vous dire exactement ce que je buvais car je ne me rappelle jamais des variétés que j'essaie, seulement de leur couleur). Je savoure donc cette boisson délectable en lisant un roman policier. De temps à autre, j'échange quelques mots avec A., l'un des maîtres de céans. Je jette aussi distraitement un oeil à l'horloge, pas parce que je suis attendue quelque part, mais simplement pour évaluer l'heure à laquelle je devrai finalement me résoudre à quitter. C'était un moment magique. Un autre. Et je suis assez contente de moi d'avoir pu en saisir l'instantanéité. De celui-là et de tous les autres que j'ai vécus aujourd'hui.

Vous ai-je mentionné que le thème retenu par notre prof de yoga pour notre cours de cette semaine était la gratitude? La boucle est bouclée.

1 commentaire:

  1. Voici le nom dudit thé, chère amie :
    un Ilam Fikkal 2nd flush du Népal.

    J'ai triché un peu, je suis allée voir dans la carte des thés, au www.chayi.ca/cartedesthes.html.

    L'amie yogini

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