lundi 13 février 2012

Et hop!

Grrr... J'essaie ici de traduire en onomatopée la colère et la frustration qui m'ont animée une partie de la journée pendant que je jouais à Martha en faisant le ménage de mes armoires de cuisine. Eh! oui, l'Homme est en vacances pour la semaine. Je lui ai donc trouvé du boulot. "Dis-moi, chéri, tu ne trouves pas que la cuisine aurait besoin d'être repeinte? Il me semble que ça fait une éternité que nous n'avons pas lavé les murs. Tant qu'à faire, aussi bien rafraîchir et jouer du pinceau. Qu'en dis-tu?", lui avais-je lancé insidieusement pendant qu'il lisait son journal. Comme à son habitude, il écoutait distraitement mon babillage et, pour tenter d'en réduire la cadence, il a rétorqué avec un "Ouais" que j'ai immédiatement considéré comme un engagement ultime et sans appel de sa part. Voilà pourquoi il est parti cet après-midi chercher les gallons qu'il étendra d'ici les prochains jours.

J'ai cependant vite perdu l'enthousiasme de la victoire puisque je ne peux maintenant m'éviter la besogne de nettoyer l'intérieur des armoires. Aussi bien vous l'avouer, je n'avais pas joué à la ménagère depuis des lustres dans le haut des étagères. Ce matin donc, après m'y être péniblement hissée avec la grâce et la souplesse de ma jeunesse envolée, je suis arrivée à ce déprimant constat : pourquoi, oui vraiment, pourquoi est-ce que je m'entête à garder de la vaisselle que je n'utilise à peu près jamais? Je parle bien sûr de la vaisselle des grands jours, de ces morceaux en verre taillé tellement fragiles que je n'ose m'en servir, de ces tasses de porcelaine d'une délicatesse extrême qui ne correspond pas du tout au genre de réceptions que j'organise, de ces immenses assiettes de service empilées les unes sur les autres attendant le banquet qui les mettra enfin en valeur. Les pauvres!!! Si elles savaient que les pièces montées et les grosses bêtes rôties préparées pour épater la galerie ne font absolument pas partie de mes projets que ce soit dans un avenir lointain ou rapproché.

Qu'ai-je fait? Ce que toute Martha digne de ce nom accomplit dans ces situations. J'ai sorti toute la maudite vaisselle pour la laver avant de la remettre dans les armoires, armoires que j'ai dûment rincées à l'eau chaude savonneuse pour faire disparaître les traces graisseuses de ma négligence ménagère. J'ai quand même profité de l'occasion pour mettre dans une boîte les morceaux que je ne veux plus. Je compte en soumettre le contenu à la Fille lors d'une prochaine visite. Ce qu'elle ne voudra pas conserver, je vais le jeter. Mais le pire de cette journée à plumeau, c'est que je n'ai pas terminé. Mon désespoir m'a amenée à formuler à l'Homme ce voeu sincère de simplicité volontaire : "Je trouve que nous devrions nous contenter de quatre assiettes. Ce serait amplement suffisant." Il a opiné avec un "Ouais" que j'ai immédiatement interprété comme un accord sans lendemain.

Et maintenant que je vous explique le hop de mon titre. Après m'être libérée du tablier de l'esclave domestique en fin d'après-midi, je suis sortie pour parcourir les rues, et non les trottoirs glacés, de mon trajet habituel. Je venais de terminer les hauts et les bas de mon escalier quand, soudain, j'ai vu une bête passée devant moi. Un lapin! Couleur café. Avec de magnifiques gros yeux ronds. Des oreilles plutôt petites. Il me regardait, assis sur le banc de neige, en frétillant du nez. Chaque fois qu'il se déplaçait, il laissait une crotte brun chocolat derrière lui. Me semble qu'il est tôt pour le lapin de Pâques, non?

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