dimanche 26 décembre 2010

Entre-deux

C'est drôle. J'ai réalisé aujourd'hui que nous étions dans un entre-deux. Entre la fin d'une année et le début d'une autre. Entre le réveillon du 24 veille de Noël et le réveillon du 31 veille du Jour de l'An. Entre deux partys. Pour certains, entre deux brosses. Pour d'autres, entre deux magasins. Entre un écoeurement de trop plein de bouffe et une anticipation des festins encore à venir.

Je n'aime pas particulièrement le fait d'être assise entre deux chaises. De ne plus savoir sur quel pied danser ou à quel saint me vouer. De même ignorer quelle journée on est. Ça me fait un effet bizarre en dedans. Je ne sais plus si je suis fatiguée ou si j'ai pris du temps pour me reposer. Je ne sais plus si je dois rire ou si je dois encore des larmes verser. Faut que je vous dise pour expliquer ce dernier entre deux émotions que j'ai eu des nouvelles de la Fille hier. Elle était toujours à Madrid. Me semble. En tout cas, ce qui m'a surtout dérangée c'est qu'elle ne se sentait pas bien. Elle avait sa voix de petite fille malade. Elle faisait de la fièvre. Bref, elle filait un mauvais coton. Et moi qui suis à des kilomètres et des kilomètres et qui ne peux rien faire pour prendre soin d'elle. Je suis maternellement préoccupée. L'Homme dit qu'il est indifférent (ce qui n'est absolument pas vrai!). Alors j'oscille entre l'inquiétude lancinante et l'espérance folle. Je voudrais qu'elle revienne tout de suite et je souhaite qu'elle puisse terminer son aventure comme elle a décidé de la vivre. C'est vraiment épuisant ce jeu de yoyo intérieur.

Tant qu'à être dans le mode confidence, j'ai le goût de vous dire que j'ai vécu la plus belle Messe de Minuit depuis longtemps. Dans ce domaine-là aussi, c'est le règne de l'entre-deux. Est-ce qu'on continue à croire dans l'Église ou est-ce qu'on privilégie le Message? Est-ce qu'on a envie de préserver des valeurs spirituelles dans notre vie ou est-ce qu'on jette tout par-dessus bord? En tout cas, dans la cathédrale où je suis allée, des gens semblaient avoir pris position. Plein, plein de gens. Je n'avais pas vu une telle affluence dans une église depuis belle lurette, toutes messes de Noël confondues. Des familles, des enfants, des ados, des jeunes, des vieux. Ils étaient partout. Dans les jubés, derrière l'autel, dans le choeur et, bien évidemment, dans la partie centrale. Il faut dire que le célébrant est un prêtre extraordinaire que nous avons connu quand le Fils et la Fille étaient au primaire. Nous allions alors dans sa paroisse uniquement pour garder notre progéniture intéressée par la chose religieuse.

Je vous disais donc que la messe a été dite par un homme de passion. Un homme vrai. Un homme franc. Un homme qui proclame le Message de façon magistrale. Un homme qui vit intensément et ça se sent. Un homme qui a déjà averti ses ouailles qu'il ne fallait pas venir à la messe pour lui mais plutôt pour Lui. Ce qui est bien différent, c'est vrai. Mais, en même temps, lui est tellement Lui qu'on a juste envie de le suivre, de les suivre en fait. Il a encore une fois réussi à me brasser l'entre-deux religieux. Il m'a donné le goût de me rapprocher de Lui pour partager davantage, pour être assoiffée de justice, pour devenir un artisan de paix, pour cultiver la bonté et l'amour. Il nous a laissé comme message principal : "Garder du sacré dans votre vie".

Ça fait deux jours. Et je suis encore remplie de la joie intense que j'ai ressentie à me retrouver en communauté, à écouter ce pasteur formidable, à chanter du gospel pour mieux prier. Dans mon âme, au moins, il n'y a plus d'entre-deux. J'ai choisi Lui et j'ai laissé au Diable les autres!
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Notes pédestres : J'ai quand même trouvé le temps avec la soeur Psy d'aller m'entraîner deux fois dans cet entre-deux. Les trottoirs sont absolument pas bien déblayés mais la température est absolument agréable pour marcher. Et, vraiment, entre deux abus, prendre l'air ne peut qu'être bénéfique.

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