mercredi 1 décembre 2010

She won't be home for Christmas

Bon, la pluie continue. Et mes larmes aussi. Ce midi, je suis allée emballer des cadeaux pour Nuage de rêves, une initiative de notre ministère qui consiste à offrir un Noël plus joyeux à des enfants démunis de la région. Pour ce faire, nous distribuons des étoiles sur lesquelles sont inscrites le nom, l'âge et le sexe d'un enfant et, s'il en a, ses suggestions pour un cadeau. Cette année, j'ai participé de plus près à ce projet et je suis complètement émerveillée par le dévouement exemplaire des organisateurs et la grande générosité des donateurs. Ensemble, nous réussissons à distribuer 500 cadeaux! C'est incroyable, non?

Vous pouvez imaginer sans peine l'ampleur de la machine en place pour assurer le bon déroulement de toute l'opération. Il faut notamment installer des kiosques à des endroits stratégiques pour remettre d'abord les étoiles et recueillir ensuite les cadeaux. Ça prend du monde pour assurer une permanence à ces kiosques tous les jours de la semaine, de 11 h 30 à 13 h 30. C'est une des tâches que j'ai faites. J'ai adoré. Les gens sont tellement désireux d'aider que ce n'est pas difficile tant que ça de les convaincre de prendre une étoile.

Quand les cadeaux reviennent, ils doivent être emballés. C'est une autre des choses que j'ai décidé de faire. C'est impressionnant quand on entre dans le local. On dirait presque un atelier du Père Noël lorsqu'on aperçoit tous les jouets, et les grandes tables avec les papiers, les rubans, les boîtes et les sacs multicolores qui serviront à les envelopper. J'y étais donc avec une collègue et nous accomplissions notre tâche de lutin en écoutant, bien évidemment, de la musique de Nowell, quand les souvenirs ont remonté à la surface.

Je n'ai jamais aimé tant que ça le moment où il fallait que j'emballe les cadeaux du Fils et de la Fille. C'était difficile parce que je devais le faire quand ils dormaient pour qu'ils ne se rendent compte de rien. Souvent, je me réfugiais dans notre sous-sol pas fini et j'emballais avec l'aide des chats qui avaient le don de s'écraser sur le papier que je venais de dérouler ou qui s'enfuyaient avec un chou collé sur le dos. Tout cela en respirant l'odeur non pas du sapin vert mais bien du bac à litière.

Je me souviens aussi de ces temps des fêtes où nous avions réussi à joindre les deux bouts, mais avec un trou dans le milieu. Mais ce n'était jamais parce que nous avions trop dépensé pour les cadeaux. Non. C'était seulement que nous faisions partie du niveau inférieur de la classe moyenne. Pour cela, nous avons dû habituer très jeunes le Fils et la Fille à se montrer raisonnables dans leurs attentes. En un sens, cela nous a aidés à mieux apprécier ce que nous avions, à avoir envie davantage de partager avec les autres quand nous avions un peu plus de "lousse" et, surtout, de ne jamais tenir pour acquis l'immense richesse que nous avions de former une famille.

En faisant friser le ruban d'un cadeau, ce midi, j'ai repensé à tout ça. Je me suis revue dans mon sous-sol pas fini avec la fournaise qui part à intervalles réguliers pendant que les chats jouent avec les rubans autour de moi et que je me démène pour emballer une boîte aux angles incongrus. C'est là que les larmes ont coulé. Sur un temps révolu. Sur les années qui ont passé trop vite. Sur ce foutu Noël qui refuse de jouer au jour de la marmotte.

S'il peut arrêter de pleuvoir que je puisse aller me défouler sur les trottoirs!

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