mardi 3 janvier 2012

Du macadam au sentier de neige

Crouche... crouche... C'est le bruit que mes pas faisaient aujourd'hui pendant que je parcourais les sentiers du Marais du Nord en compagnie de la soeur Psy. Changement radical de décor pour la Marcheuse urbaine qui troque les trottoirs pour la neige qui craque.

Les diseurs de bonne température avaient annoncé un froid glacial. Pour une fois, ils ne s'étaient pas trompés. Mais il en faut plus pour arrêter deux soeurs décidées à dépenser les calories supplémentaires ingurgitées pendant les fêtes! Seule chose que je ne dois pas faire si je ne veux pas hiberner pour le reste de la saison, c'est d'éviter de regarder ce que sera la température ressentie. Cette nouvelle donnée que l'on nous largue dorénavant consiste à nous indiquer le temps réel qu'il fera en tenant compte du facteur éolien. Cela m'angoisse terriblement. Et pour cause. Ainsi, on peut vous annoncer un -16 degrés qui se transformera en -30 une fois que vous aurez mis le nez dehors. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais si on me dit qu'il va faire un froid sibérien, je reste à la chaleur et je me roule en boule comme les chattes.

Faisant donc fi de ce que je ressentirais, j'ai revêtu combinaison, pantalon de nylon, maillot de corps et tout le tralala nécessaire à une expédition nordique pour me rendre à l'endroit où, selon la soeur Psy, j'irais à la fois nourrir mon âme et purifier mes poumons. En arrivant au paradis du Grand Nord, nous sommes saluées par la préposée à l'accueil qui nous lance un encourageant "Eh! vous êtes venues braver le froid! Les gens restent en moyenne une heure aujourd'hui avant de déclarer forfait." Voilà qui donne envie de faire demi-tour sans plus attendre. Ce que nous n'avons heureusement pas fait.

La soeur Psy avait raison. C'était merveilleux, comme un décor peint, de voir défilant devant nos yeux les petits sapins. Oui, ce sont bien les paroles de la fameuse chanson de saison Promenade en traîneau, sauf que nous, nous avons fait la promenade à pied. Nous avions apporté des graines de tournesol et nous avons nourri des mésanges qui venaient sans aucune gêne se poser dans le creux de nos mains. J'ai aussi sustenté un charmant petit écureuil dont j'ai pu admirer les moustaches à deux pas de mon nez. Même s'il nous arrivait de croiser d'autres vaillants randonneurs, nous étions la plupart du temps enveloppées dans le silence de la forêt. Nous avons pris un sentier qui nous a éventuellement conduites à un belvédère d'où nous avons pu admirer un lac et des montagnes entre de magnifiques sapins recouverts de la neige fraîche tombée hier. Nous avons alors philosophé en nous imaginant que cette beauté et cette tranquillité devaient ressembler à ce que l'on ressent quand on meurt. Et la finitude devenait soudainement plus facile à imaginer et à accepter.

À notre grand étonnement, nous avons marché une heure et demie sans avoir froid toutes animées que nous étions du brasier qui nous réchauffait l'intérieur. Comme ce peut être bon la vie!

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