mardi 10 janvier 2012

Le grand luxe

C'est comme ça que j'ai commencé ma journée. Dans le luxe. Celui de pouvoir profiter d'un beau soleil matinal en me rendant à pied retrouver ma merveilleuse gang de la Soupière après presque deux semaines d'absence. L'air était frais et doux. J'ai respiré un grand coup et j'ai rendu grâce une fois encore pour cet immense privilège d'avoir recouvré ma liberté.

Si vous saviez comme je les savoure ces débuts de semaine lorsque je déambule devant la cour d'école de mon pas plus jamais pressé (sauf quand j'emprunte les habits de la Marcheuse urbaine) et que j'entends la cloche appelant les élèves rieurs à retourner au sérieux des études. C'est sûr que je me dis que ce temps est fini pour moi; par contre, le chemin sur lequel je me trouve en ce moment est vraiment fort agréable. C'est que je vis dans le luxe. Par exemple, le luxe plus ultra de pouvoir choisir la façon dont je passe mon temps. Et j'adore notamment faire oeuvre utile. J'en retire une énorme satisfaction. Ainsi, j'ai passé une partie de la journée à souhaiter un bon début d'année à tous les gens que je rencontrais. Imaginez les sourires, les étreintes, les voeux échangés! Ça vous remplit un coeur plus vite qu'il n'en faut pour dire "J'ai besoin d'amour".

J'ai bénévolé pratiquement toute la journée. Mes gâteries cuisinées sont maintenant populaires et attendues. J'ai eu droit pour la première fois à un "Qu'est-ce que vous nous avez préparé cette semaine?" et, plus intéressant encore, à un "Est-ce que je pourrais avoir la recette?" Voilà qui est encourageant et qui aide à tisser des liens. J'ai même échangé quelques trucs de cuisine avec G. qui m'a parlé de ses expériences en pâtisserie pendant le temps des fêtes. J'adore.

En revenant à la maison, je repensais à mes rencontres mais aussi aux paniers de victuailles que nous avions préparés. Vous ai-je déjà dit que nous devons très souvent diviser les gros sacs de riz ou de pâtes, les boîtes de céréales format familial et même les paquets de biscuits pour les mettre dans de petits sacs afin de faire durer nos provisions? Je comprends totalement cette façon de procéder étant donné les ressources limitées dont nous disposons. Cependant, je n'ai pas pu m'empêcher de revenir à l'idée du luxe. Réalisez-vous que lire les étiquettes des produits que nous achetons en faisant l'épicerie constitue en soi un luxe de taille? Je me suis demandée comment je réagirais en recevant du riz dans un sac en plastique. Serais-je capable de reconnaître qu'il s'agit de riz basmati ou de simple riz à grain long? Si je ne savais pas déjà comment le faire cuire, je serais drôlement embêtée de trouver de quelconques indications sur un sac anonyme. De même, si j'avais des problèmes de santé comme le diabète ou des allergies, comment ferais-je pour vérifier les ingrédients des céréales mises dans des enveloppes transparentes sans mention aucune de leur valeur nutritive ou de toute autre information?

J'ai soudainement réalisé le luxe dont nous jouissons dans plein de choses que nous prenons pour acquises. Je crois bien que je ne pourrai plus jamais lire une étiquette sans y penser dorénavant. Le luxe vous dis-je, le grand luxe!

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