mercredi 18 janvier 2012

Quand les planètes s'alignent

Bonne journée pour les avides lecteurs. La Marcheuse urbaine libre a également pris la plume!

Bon. J'ai d'abord été appelée la mère Teresa de la rue Notre-Dame par nul autre que mon nouveau jeune patron. Eh! oui, j'ai obtenu une promotion à la Soupière. Je m'occupe maintenant des dépannages alimentaires d'urgence deux jours par semaine. Comme je travaille aussi au Service de dépannage de la paroisse où je continue de cuisiner de la bouffe, j'ai hérité de cette appellation ma foi fort sanctifiante.

Comme si ce n'était pas assez. En allant me faire épiler les sourcils pour ne pas devenir une femme retraitée avec front broussailleux, j'ai reçu ce message direct et sans équivoque de la tortionnaire du poil après lui avoir présenté un compte rendu de mes plus récents exploits comme bénévole : "Tu es investie d'une mission."

Enfin, voilà l'Amie yogini qui s'y met elle aussi en m'envoyant un courriel inspiré et inspirant. Lisez plutôt : "J'ai pensé, après notre rencontre, à Gandhi et à mère Teresa, qui étaient de grands exemples du karma yoga, le yoga du service désintéressé à la société. Il me semble que tu as fait un grand bout de chemin dans cette voie. Et oui, le yoga, c'est pas juste des postures!"

Je ne sais pas si j'ai l'âme missionnaire. Il y a une chose que je sais, cependant, c'est que j'ai l'âme légère, heureuse et entièrement satisfaite toutes les fois où je bénévole, particulièrement à la Soupière parce que j'y passe plus de temps. Comment vous expliquer que les actions réalisées s'étendent bien au-delà du muffin enveloppé, du linge plié, du café servi ou du nettoyage d'un bureau? Oui, ces tâches sont utiles et elles doivent être faites pour que les bénéficiaires puissent recevoir les services dont ils ont besoin. Mais pour moi, il y a plus. Beaucoup plus.

N'allez pas croire que je suis meilleure qu'une autre. Pas du tout. C'est juste que j'aime tellement les gens. Je devrais peut-être me mettre des barrières pour me protéger mais j'en suis incapable. J'adore me laisser toucher par les rencontres extraordinaires que je fais toutes les fois que je bénévole, et ce, tant du côté des merveilleuses personnes aidantes que des fantastiques personnes aidées. Me semble que c'est ça la communion avec les autres.

Tenez, par exemple, en quelques jours seulement, j'ai partagé l'inquiétude de quelqu'un dont la mère est très malade et la peine d'un autre qui accompagne un proche en fin de vie. J'ai écouté une très jeune mère me parler de l'abandon qu'elle venait de vivre. Mais j'ai aussi joint ma voix à celle des autres dans la grande salle à manger pour souhaiter un heureux anniversaire à un bénéficiaire tout content que l'on ait pensé à lui. J'ai surtout ri très souvent en taquinant ou en me faisant taquiner. Je crois aussi que j'ai pris trop de cafés. Pas grave. Le plus important, c'est que j'ai donné et reçu une tonne d'amour. Comme mission, je ne peux pas demander mieux!

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