samedi 7 janvier 2012

Du Wi Fi Fi dans l'autobus

Une chronique axée sur le moment présent dont on ne peut profiter puisqu'il est déjà passé! (réflexion inspirée par la soeur Psy)

C'est la première fois que je blogue dans un autobus. J'adore profiter de la technologie à portée du clavier. Je suis chanceuse en plus. Personne à ma gauche. J'ai les deux bancs pour moi seule. J'ai été obligée toutefois de faire un petit changement d'emplacement pour m'éviter d'avoir à endurer les écouteurs d'un jeune passager dont je ne m'explique toujours pas le comportement. À quoi ça sert d'avoir ce genre de bidules si on ne les met pas sur ses oreilles? C'est mon âge vénérable sans doute, mais je ne saisis pas la raison pour laquelle on voudrait faire partager ses goûts musicaux à des gens qui n'en n'ont cure!

Attention! Attention! Au moment où je m'apprête à jubiler pour savourer pleinement le trajet qui me ramène à mon "home sweet home", je suis perturbée cette fois par un danseur qui essaie de se trouver un remplaçant pour son prochain cours de salsa. Cela donne lieu à plusieurs coups de fil et à des conversations intéressantes mais complètement inutiles pour l'ensemble du wagon.

Bon, le calme est revenu. Alors, vous aurez deviné que je reviens déjà de ma semaine de vacances passée avec la soeur Psy, semaine fort occupée dois-je le reconnaître. Nous avons eu le temps notamment de voir deux films et de passer une journée complète au Musée de la Civilisation pour visiter quatre expositions dont une sur Rome et l'autre sur les 75 ans de Radio-Canada. Cette dernière nous a fourni l'occasion entre autres de renouer avec les émissions de notre enfance. C'était pas mal amusant d'entendre les gens de notre génération en train de fredonner les thèmes musicaux de Sol et Gobelet, de La Souris Verte ou du Pirate Maboule. C'était plus fort que nous. Dès que les premières notes se faisaient entendre, les refrains revenaient à notre mémoire. Comme s'ils avaient toujours été là, tout près, et qu'ils n'attendaient que la possibilité de refaire surface pour nous permettre de nous replonger dans nos folles années d'insouciance. Et que dire des cris d'exclamation inévitablement poussés en passant devant les costumes de nos personnages préférés. Pour ma part, j'étais certaine que Bobinette était beaucoup plus petite. J'ai donc eu un choc devant la vitrine qui présentait ses robes et ses déguisements.

Comme vous devez vous en douter, les émissions pour enfants ne constituaient pas l'unique point d'intérêt de cette récapitulation de l'histoire de notre société d'État. Les documents audios des correspondants étrangers relatant par exemple le débarquement de Normandie ou le premier Noël des soldats canadiens à l'extérieur du pays étaient saisissants de vérité. Les descriptions étaient si fortes que nous avions l'impression d'être là. Je pouvais sans peine imaginer les familles de l'époque réunies autour du poste de radio retenant leur souffle pendant que le journaliste donnait moult détails sur la plage où les combats venaient d'avoir lieu, ou pleurant en entendant un groupe d'ambulanciers et de membres du personnel médical en train de chanter un hymne de saison pour réconforter les blessés. Bref, une exposition où on revit des pans entiers de notre petite et grande histoire.

Je viens de me rendre compte, en jetant un coup d'oeil par la fenêtre, que la route est vraiment mauvaise. Les deux voies sont à peine dégagées et il neige à plein ciel. C'est particulièrement épeurant quand le chauffeur dépasse et qu'il doit traverser le milieu de la chaussée. En tout cas, paraît que les autobus passent partout. Je me croise quand même les doigts et je vérifie si ma médaille du Frère André se trouve toujours dans ma poche de jeans. On ne sait jamais quand on peut avoir besoin d'un miracle.

Mon aventure en direct se poursuit. La neige a fait place à la pluie. Et je constate que la chaussée est maintenant dégagée. Je crois que cela est de bon augure. Je viens aussi de recevoir un appel de la Fille. C'est à mon tour de déranger les autres! Mais ça valait la peine (pour moi, pas pour les autres) puisque je vais voir mes deux chérubins pendant mon attente avant mon transfert vers Gatineau. J'ai maintenant très hâte d'arriver à Montréal. Il me reste environ une heure de trajet. C'est pas si pire. Entre deux paragraphes de blog, je m'occupe avec des jeux en ligne... et des recherches pour aggraver mon hypocondrie. De ce temps-là, je m'énerve parce que je sens du mucus dans ma gorge. Je viens d'aller sur un site où, étrangement, toutes les personnes qui racontaient leur histoire s'étaient faites prescrire, à un moment ou à un autre, des antidépresseurs et des calmants. Je crois que c'est un signe que je devrais cesser de m'en faire. Ce que je fais immédiatement.

Plus qu'une demi-heure. Nous nous dirigeons vers Longueuil. Pas étonnant que le parcours soit si long. Ce sont les détours qui jouent des tours. Je prends mon mal en patience. En attendant, je constate que le doux temps fait en sorte qu'il n'y a pratiquement plus de neige à Montréal. Je vois le gazon au travers du tapis blanc. On dirait le printemps. Je ne sais pas si c'est la même chose à la maison étant donné que l'Homme passait la souffleuse encore hier soir. Je vais voir tout ça bientôt.

La pause Montréal s'est bien déroulée. J'ai eu le temps de me sustenter en bonne compagnie avant de reprendre le dernier wagon. Je commence à être plus fébrile à la pensée de retrouver l'Homme et mes deux félines. Comme je disais au Fils que je croyais que l'Homme s'était ennuyé de moi pendant mon séjour à Québec, j'ai eu droit à cette réplique de mon pince-sans-rire préféré : "Pourquoi? Il n'a plus de chandail propre et il ne trouve plus de bouffe dans le frigo?" Très drôle et sans doute un peu vrai. Faut bien servir à quelque chose dans la vie. Je me présente : la Marcheuse urbaine ménagère!

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