dimanche 5 juillet 2009

Plein soleil sur la tête

Alors là, aujourd'hui, je n'ai pas eu besoin d'attendre que les nuages se tassent. Le ciel était d'un bleu magnifique. Après quelques travaux horticoles, je me suis donc lancée sur le macadam. C'était plus ardu toutefois de garder le rythme sous un soleil ardent. Il faut dire que les muscles avaient déjà été passablement mis à l'épreuve dans les plates-bandes. Je me suis quand même entêtée.

Ma bulle aussi avait tendance à se balader. J'essayais bien un peu de la garder intacte mais c'était plus fort que moi : je pensais à la Fille. Nous avons eu d'autres nouvelles de BiCi par l'entremise du frère de l'amie avec laquelle la Fille est partie. Il semble qu'il fait très chaud (c'est la Fille qui doit être contente, elle qui n'a cessé de nous répéter qu'il faisait toujours beau à BiCi) et qu'elles ne font pas beaucoup d'argent!! Elles profitent par contre des plaisirs de la plage. C'est au moins ça de positif. Vous l'avez sans doute deviné... j'éprouve quelques problèmes à couper le cordon ombilical. On ne peut pas dire que la Fille ne fait pas un bel effort. En ce moment, le cordon est tellement tendu (après tout il s'étend d'un océan à l'autre à l'autre) qu'il peut rompre à tout instant. Là encore je m'entête.

Et quand j'arrivais à oublier un peu la Fille, je tentais alors de chasser le cafard qui m'envahit chaque fois que je pense au nid vide. Je dois dire que l'Homme et moi faisons un bel effort. C'est sûr que l'on n'arrive pas toujours très bien à s'encourager. Ce matin, au petit déjeuner, l'Homme nous a ainsi comparés tour à tour à des épaves et à des loques humaines. Ça commençait mal. J'ai donc tenté de lui remonter le moral de mon mieux. Pourtant, une heure plus tard, c'est moi qui lui lançais : "Je ne sais pas combien d'heures de thérapie je devrai subir pour accepter le fait que les enfants sont grands et que je dois passer à autre chose". L'Homme m'a répondu d'un ton abrupt que la thérapie ne pouvait rien pour ça. J'ai presque avalé de travers.

Pas étonnant donc que j'aie finalement décidé de me contenter du petit parcours, celui qui dure environ cinquante minutes. Je considérais que j'avais assez sué merci! Mais je me suis entêtée à trouver une façon de me rendre utile en faisant ce que je sais faire de mieux dans ces cas-là : j'ai cuisiné un pain aux bananes et un gâteau aux fraises. Comme je me sentais coupable d'encourager l'Homme à ingurgiter des calories dont il n'a nul besoin, j'ai offert une partie de ma compensation émotive à mon voisin et au Pusher. Je sais bien cependant qu'il faudra que j'arrive très bientôt à trouver une autre solution pour vaincre mon vague à l'âme si je ne veux pas voir grossir tout mon entourage en même temps que mon désespoir de mère. Il faut que ça éclate, c'est sûr, mais d'une autre façon!

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