mercredi 29 juillet 2009

Rendre grâce

Vous le savez maintenant, car la Fille l'a décrété : j'ai du mercure dans les veines. Par conséquent, ces jours pluvieux qui se suivent me rentrent forcément dans le moral. Ainsi, hier, j'ai été incapable d'aller marcher. Pas à cause de la pluie. Non, pour une fois, ces pleurs qui n'en finissent plus de nous noyer se contenaient dans leurs nuages. Je ne suis pas allée marcher parce que je sentais que mon corps ne le prendrait pas. J'avais la machine à plat. Je crois que c'est le manque de lumière. Je peux sans problème me passer de la chaleur et du soleil, mais pas de la lumière. J'en ai besoin. Je me suis donc écoutée. Je crois que le repos m'a fait du bien surtout que je recommence à sentir la petite douleur qui me tenaillait sous le pied droit il n'y a pas si longtemps de ça.

Mais aujourd'hui, allez savoir pourquoi, tout avait changé. Sauf la pluie, bien sûr, qui s'était déversée abondamment pendant la journée. Comme les nuages doivent quand même eux aussi prendre une pause pour refaire le plein de temps en temps, j'avais droit à une éclaircie à mon retour du bureau. Cette fois, la machine voulait. Elle voulait à un tel point que je n'en revenais pas. J'ai enfilé mes espadrilles aussi vite que je l'ai pu avant que le corps ne change d'idée.

Et j'ai eu un entraînement comme je n'en n'avais pas eu depuis belle lurette. Malgré la chaleur et l'humidité. Cette humidité caractéristique de la région de l'Outaouais qui fait dire à la soeur Psy, quand elle me rend visite pendant l'été, qu'elle voit des poissons passer dans l'air. Je sais, je sais, on pourrait ici facilement dire que la soeur Psy a des hallucinations mais on se retiendra de poser un diagnostic de façon trop précipitée sous peine de voir débarquer le Collège des médecins et tout son bataclan.

Il faisait donc très humide. En fait, je sentais littéralement les gouttelettes d'eau sur mon visage et sur mes bras pendant que je marchais. On aurait dit un bain sauna. C'est sûr, cependant, qu'à la mi-parcours, ce n'étaient plus des gouttelettes d'humidité que je sentais mais bien ma sueur. Ce n'est pas grave. Mes muscles, justement à cause de la chaleur et de l'humidité, étaient huilés à la perfection et ils fonctionnaient à plein régime. Pas de grincement. Pas de friction. Seulement la merveilleuse sensation de se dépenser, de faire sortir le méchant. Et la bulle qui tenait et retenait les pensées. J'ai fait l'effort conscient de rester là, sur le trottoir, dans le moment présent. Pour toutes les minutes où j'y suis arrivée, je rends grâce de la paix qui m'a alors habitée. Je nous la souhaite plus souvent cette paix intérieure, ce repos des pensées qui s'entrecroisent sans arrêt. Moi quand j'arrive à la trouver entre deux foulées, je la savoure pleinement. À vous d'en faire autant!

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