lundi 2 novembre 2009

Chassez le mauvais, il revient au galop

En tout cas, il est difficile parfois de chasser le mauvais. Parlez-en aux citoyens de Montréal, ou de Laval, ou de Québec, ou même... de Gatineau, du moins à ceux qui ont cru à la démocratie et qui sont allés voter. Je vous concède, cependant, que pour mes deux derniers exemples, rien ne prouve qu'il s'agit de mauvais. Seulement d'un Québécois qui se croit très bon et qui, maintenant qu'il détient la majorité au conseil, pourra démontrer s'il a effectivement l'étoffe du chevalier sans peur et sans reproche. Pour ce qui est de celui qui est plus près de moi géographiquement parlant, disons qu'il n'a rien fait de mal jusqu'à présent mais rien non plus de passablement extraordinaire. À eux de prouver qu'ils n'ont pas l'intention de joindre les rangs de leurs congénères véreux.

Mais, mais, c'est moi aujourd'hui qui suis allée chasser le mauvais. J'en avais assez des microbes, des vaccins, des peurs, des virus, de la grippe, des peurs... bref, vous voyez le portrait. J'ai donc enfilé mes espadrilles et suis allée encore une fois à la poursuite de mes démons.

J'ai rencontré en chemin quelqu'un qui chassait... les feuilles mortes. Oui, armé d'un redoutable souffleur de feuilles, il pourchassait les pauvres petits cadavres en les envoyant bien loin de son terrain, poussant le zèle jusqu'à les pousser de l'autre côté de la rue. C'est sûr que le vent ne viendra pas contrecarrer ses plans et qu'il va toujours s'époumoner en sens contraire. Eh! bien moi, j'ai trouvé ça tellement ridicule que je n'ai pas pu m'empêcher d'embarquer dans ce délire et de ramasser une pelletée de feuilles en passant que j'ai jetées ensuite avec une savoureuse délectation et un plaisir pas du tout coupable sur le terrain vierge du valeureux chasseur. Ça fait du bien des fois de frôler l'acte répréhensible!

Et j'ai continué ma route en croisant cette fois quelqu'un qui chassait son trop plein d'énergie. Ah! celui-là, par contre, je l'ai vénéré. Il s'était installé en plein milieu du terrain de soccer avec plusieurs ballons et il s'évertuait à essayer de marquer des buts ou de réussir un placement (car il s'amusait aussi avec des ballons de football). Un peu plus et je m'arrêtais pour l'admirer, lui, tout fin seul, occupant le terrain déserté jusqu'à la prochaine saison. Je trouvais ça beau de le voir s'entraîner avec autant de détermination sous les couleurs automnales d'un début novembre.

Moi aussi j'avais choisi le mode "entraînement sérieux" en cet après-midi juste un peu frisquet pour rosir mes joues et m'afficher un sourire de béate satisfaction en sentant l'air vivifiant faire son chemin dans mes veines. Et j'y allais fort sur le metal. J'ai écouté peut-être cinq fois de suite cette chanson de Threat Signal (que vous pouvez trouver sur YouTube) parce que les paroles et la musique me rentrent dedans et me secouent les entrailles chaque fois que je l'écoute. J'imagine que j'avais vraiment besoin de recevoir des coups dans l'estomac aujourd'hui car j'en redemandais toujours. Lisez les paroles et imaginez le reste :

Through my Eyes

Tear through the ashes of what still remains
The blood runs down my face
Can't find the reason
We're all left to waste
You must awaken
See through my eyes

I bleed to let myself know I'm alive
As you hide in denial
Break through the clouds and reach out to the sky
You must awaken

See through my eyes
See through the lies
We're not far away
We're not far away

As we crawl to salvation
The rest try to hold us down as they fall
We separate from the hate that will bring us down
Bring us down
Bring us down

These lacerations
They will reveal for the rest of my life
These aggravations will not conceal 'til I die or we end this fight

As we crawl to salvation
The rest try to hold us down as they fall
We separate from the hate that will bring us down

Forget the words that they've said
If it's all deceit in your head
This life is more than just lies
Awake and see through my eyes

Est-ce que je vais un jour chasser le mauvais une fois pour toute? Je ne sais pas et peut-être que ce n'est pas possible. Le principal, c'est sans doute d'avoir des armes pour se défendre et pour faire face au mauvais qui revient toujours, inlassablement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire