lundi 13 avril 2009

Le troisième jour, elle est ressuscitée....ou presque

À cause de la Fille, je ne suis pas ressuscitée. Je vous explique. La Fille, qui pose toujours des tas de questions, s'interrogeait ces derniers jours sur la différence entre les mots "résurrection" et "insurrection". J'ai pensé que je m'en étais assez bien sortie en lui expliquant que le premier suppose une renaissance et l'autre une révolte. Voilà qui avait le mérite d'être clair, net et précis. Cela a semblé contenté la Fille. Moi ça m'obsède.

C'est que, depuis cette conversation, je ne sais plus trop bien si je veux m'insurger ou ressusciter. Je n'arrête pas d'examiner ces deux concepts, de les soupeser, de les décortiquer. D'après mes conclusions préliminaires, je crois qu'il faudrait d'abord que j'arrête de me révolter avant de penser à renaître. Ce qui complique les choses, cependant, c'est ma propension à trouver presque chaque jour des raisons pour protester. Il m'apparaît donc vain à cause de cela de même songer à vivre le repos dont j'aurais besoin pour envisager de ressusciter en paix.

Poussant ma réflexion plus loin, je me suis jetée dans l'analogie de la Résurrection, celle avec un grand "R". Dans ce cas, est-ce qu'il n'a pas fallu que le Ressuscité avec un grand "R" meure pour renaître à la vie? D'accord. Cela veut peut-être dire qu'il faut accepter de mourir à nos révoltes pour être en mesure de ressusciter. Je fais un pas de plus dans la Foi et je tombe dans le lâcher prise, que je préfère, et de loin, à l'idée de l'abandon pur et simple. C'est plus fort que moi, je vois dans le lâcher prise quelque chose de plus noble, de plus difficile à atteindre et, ô méandre intellectuel tortueux, de moins lâche!

Je suis fermement convaincue, en effet, qu'il faut beaucoup, beaucoup de courage pour laisser le gouvernail et accepter de changer de cap au besoin. Comme il faut aussi beaucoup de courage pour reconnaître que l'on s'est trompé. Ou qu'on ne peut pas tout changer. Ou qu'on a perdu. Ce constat m'apaise et m'irrite tout à la fois. C'est sans doute la raison pour laquelle j'ai un parcours aussi sinueux. Et c'est aussi ce qui explique que je ne suis pas encore ressuscitée. Je ne suis pas morte à mon désir de me battre et d'essayer de faire bouger les choses. Ni à mon désir de réveiller le monde à l'horreur et à l'injustice. Avec un peu d'aide céleste pour rendre mon combat moins épuisant, qui sait? Je vais peut-être donner à l'insurgée la capacité de ressusciter sans être trop maganée.
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Notes pédestres : Finalement, le soleil... de quoi avoir envie de renaître!

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