dimanche 19 juillet 2009

Calepin d'une marcheuse urbaine

Notes émotives
Alors la vie, tu as vraiment décidé de me faire chier encore une fois. Non seulement je dois apprendre à vivre dans l'inquiétude quasi-constante de savoir la Fille à l'autre bout du pays voisin, mais voilà que je suis maintenant appelée à accepter le fait que mon papa est malade. Il est encore trop tôt pour savoir si c'est grave ou non. C'est assez sérieux cependant pour envisager presque à coup sûr le passage sur la table de billard. Je sais, je sais. Ainsi vas-tu, toi la vie. Chaque fois que l'on s'installe un peu trop bien sur notre bonheur que l'on sait quand même éphémère, c'est immanquable, tu nous envoies la tuile sur la tête (quand ce n'est pas carrément le bloc de béton!). Il ne faudrait surtout pas penser que l'on a droit au long fleuve tranquille. Que non! Il faut emprunter les rapides, naviguer dans les eaux tumultueuses et résister aux intempéries. Tout ça est fait, paraît-il, pour nous permettre de relever des défis, de nous dépasser et, surtout, de nous préparer aux adieux. Je crois que c'est à ce moment-là que l'on prend la croisière sur le long fleuve tranquille...

Que faire donc? Marcher plus vite que jamais pour échapper pendant quelques instants à l'inévitable. Mais surtout marcher pour faire sortir la colère et la peine afin d'éviter qu'elles n'éclatent à l'intérieur et qu'elles fassent trop de dégâts. C'est donc ce que j'ai fait ce matin.

Notes pédestres
Comme d'habitude, user mes semelles sur le trottoir m'a permis d'anesthésier quelque peu mon cerveau. J'ai même été surprise de constater que la bulle tenait assez bien le coup. Il faut dire que la température était très agréable. J'aime marcher quand il y a du vent car l'ami Éole se révèle particulièrement efficace pour chasser les mauvaises idées. On peut sans crainte lui confier nos pensées négatives pour qu'il se charge de les amener loin de nous.

J'étais surtout heureuse de sentir la machine corporelle répondre énergiquement à mon besoin de laisser échapper de la vapeur. Le metal jouait à fond dans mes écouteurs et je n'ai eu qu'à marcher en étant portée par le rythme endiablé et révolté de cette musique qui, je le répète, me va droit au coeur... en passant par les tripes.

Notes horticoles
Quel autre outil ai-je dû sortir de la boîte pour prendre soin de moi? Le jardinage. Et je m'y suis donnée à fond en dépassant peut-être un tantinet les bornes. En effet, je ne crois pas que c'était une si bonne idée que ça de transporter une dizaine de pierres qui restaient de la construction du Petit Muret de Gatineau pour les disposer dans l'entrée afin d'y mettre d'autres pots de fleurs. Mais je l'ai fait quand même car je voulais voir tout de suite l'effet. Je n'avais donc pas le temps d'attendre après l'Homme. Je suis contente du résultat. Et j'ai un peu mal au dos et au cou. Qu'importe... il faisait tellement beau. C'était tranquille. J'entendais seulement les oiseaux qui chantaient à pleine gorge et les branches de l'érable qui bougeaient selon les caprices de l'ami Éole. Je me suis nourrie l'âme.

Notes félines
Les deux chattes de la maison ont entamé les premiers pourparlers de rapprochement aujourd'hui. C'était adorable de voir Mignonne pousser ses petits cris de chaton devant la Reine-Marguerite pour la convaincre qu'elle était totalement inoffensive. Cela a assez bien fonctionné puisque Mignonne a réussi à se hisser sur le divan tout près de la Reine qui, évidemment, lui jetait des regards méprisants en poussant des cris pas trop invitants. Mais Mignonne a été parfaite. Elle a continué son numéro de charme en se roulant sur le dos et en poussant ses miaulements plaintifs et soumis. Finalement, la Reine en a eu assez et elle a quitté d'un air dédaigneux. Mais, au moins, elle a passé une bonne partie de la journée sur le même étage que la nouvelle venue. C'est encourageant.

Notes de la fin
J'oublie de vous dire que j'ai terminé la journée en cuisinant du chou-fleur gratiné, des courgettes farcies à l'agneau et un pain aux courgettes. Est-ce que la soeur Psy dirait que je souffre d'hyperactivité??? En tout cas, moi je sais que je suis maintenant assez épuisée pour aller faire dodo. Allez, bonne nuit, beaux rêves et, comme le dit mon papa, pas de puces, pas de punaises!

2 commentaires:

  1. Quelle triste nouvelle ... J'espère bien que ton père ira mieux :) Et quelle journée bien bourrée! Tu dois vouloir passer le temps plus vite de cette façon !! Je vais devoir venir faire mon petit tour et jaser très bientot. Attention a toi ! Le Pusher !!

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  2. Merci pour les bons mots... Si tu viens cette semaine, tu pourras profiter de mon hyperactivité culinaire : j'ai fait en plus des muffins aux courgettes et au chocolat ce soir. Il va bien falloir que je me calme sinon je ne réponds plus du tour de taille de l'Homme!!
    La Marcheuse :)

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