jeudi 27 août 2009

Reculez en arrière... encore un peu plus

J'ai eu un choc hier soir. J'ai retrouvé une amie d'enfance que je n'avais pas vue depuis plus de vingt ans. En face l'une de l'autre, nous avons scruté attentivement nos visages pour essayer de rattraper nos traits de jeunesse. Nous avons évidemment prétendu toutes deux que nous n'avions pas changé. C'est sûr!!

N'empêche... Ça me faisait tout drôle de penser que mon amie m'avait connue lorsque j'avais 6 ans. C'était d'autant plus bizarre que ça ne m'arrive à peu près jamais d'être en présence de personnes avec qui j'ai partagé ma jeunesse puisque j'ai quitté en 1974 la région qui m'a abritée de 5 ans à 18 ans. Allez-y. Comptez. Vous avez là suffisamment d'éléments pour déterminer mon âge vulnérable (quel beau lapsus littéraire encore une fois, moi qui voulais parler de mon âge vénérable). Cela me fait presque penser à ces problèmes d'arithmétique que je détestais tant quand je faisais mon primaire. Vous savez ces énoncés où l'on parle de locomotives qui partent de deux gares opposées et qui ne vont pas à la même vitesse et dont on doit trouver l'heure à laquelle elles vont se rencontrer. Ou de cette mouche et de cette araignée dont on doit arriver à mesurer le parcours en tenant compte du fait qu'elles ne se déplacent pas aussi vite l'une que l'autre. Dans ce cas, je n'ai encore jamais vraiment compris pourquoi la mouche ne s'envolait pas tout simplement.

Bon, je m'égare. Je reviens à mon âge vulnérable car c'est bien de cela qu'il s'agit, nul lapsus n'étant jamais totalement dénué de sens. J'avais d'ailleurs déjà commencé à me sentir atteinte dans ma longévité plus tôt dans la journée en faisant le ménage de mon classeur au bureau. Déménagement prochain de nos pénates aidant, j'ai décidé en effet de consacrer les prochains jours à me débarrasser de mon trop-plein pour voyager plus léger. C'est ainsi que j'ai retrouvé de vieux, très vieux papiers. Par exemple, j'ai gardé tous mes formulaires de congé depuis 1980. Comme je faisais part de cette découverte de documents historiques à mon collègue d'en face, celui-ci me répond stoïquement : "Comme c'est drôle. En 1980, j'entrais à la garderie." Et, comme si cette remarque n'était pas suffisante, voilà que le collègue de diagonale rajoute : "Moi, je n'étais même pas née en 1980!" Ça va, ça va, j'ai compris. La vieille guenon va continuer à jeter ses affaires, mais sans mot dire dorénavant. Trop peur de me faire empailler pour figurer dans le musée des fonctionnaires contemporains de Mathusalem.

Mais comment entendre maintenant cet ordre des chauffeurs d'autobus de reculer toujours plus en arrière sans penser dorénavant que mon arrière est beaucoup plus long que mon avant!

3 commentaires:

  1. Mais qui est-ce donc... Carole...Lili

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  2. Ah! Je pense que je vais prendre l'habitude de te lire... Tu me fais rire... A quand le scénario pour une pièce de théâtre basé sur tes réflexions.

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