lundi 10 août 2009

Sur un fond de comptine

"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?"
Je ne vois que le ciel qui s'assombrit et la terre qui, étrangement, se dessèche. Je vois aussi un plant de tomate devenu géant dont les branches, loin de toucher le firmament, se sont tout simplement laissées choir au sol.

"Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien d'autre?"
Je vois les trois enfants du voisin qui semblent avoir décidé de plier bagages pour de bon et de se sauver de la maison. La petite fille a pris son toutou lapin et a clamé à toute la rue qu'elle pouvait partir à condition de ne pas quitter Gatineau! Quant à ses deux frères, qui portaient un sac de poubelle vert que je croyais être rempli de leurs effets personnels, ils m'ont demandé si je pouvais leur donner des cannettes afin qu'ils puissent payer leur fugue. Je n'en n'avais pas. C'est sûr qu'ils vont rester à Gatineau.

"Anne, ma soeur Anne, n'y a-t-il rien d'autre que des divagations?"
Eh! bien, en me forçant un peu, je vois un chat noir aux yeux verts qui m'observe du haut de ses petites pattes. Il joue avec deux balles simultanément et je songe à l'inscrire dans un camp de hockey. Je crois qu'il pourrait y faire un malheur. J'aperçois aussi un immense chat perché sur le rebord de la fenêtre. Je ne crois pas toutefois que celui-là pourrait jouer au hockey ou à quoi que ce soit d'autre. J'ai même un peu peur pour mon rebord de fenêtre.

"Anne, ma soeur Anne, ne serait-il pas temps que tu ailles te reposer les yeux?"
Peut-être qu'effectivement mes yeux commencent à me jouer des tours. Et que dire de ma tête alors? Qu'elle n'a rien à signaler sur le front!

1 commentaire:

  1. Anne, ma soeur Anne, je crois que je n'ai pas envie de regarder venir et que ce que je vois ici et maintenant me suffit! J'aurais même envie de me fermer les yeux pour voir la mer, le soleil, les oiseaux, une famille qui joue dans les vagues, un casse-tête à finir, une partie de pêche sans autres poissons que ceux qui tiennent la ligne, toutes ces petites choses qui semblent aujourd'hui si loin...
    Anne, ma soeur Anne dis-moi que c'est le soleil que tu vois venir!

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