lundi 14 septembre 2009

Le Moulin à paroles ou les mots pour le dire

À Petite Filleule

J'étais à Québec. C'était ma fête. Je ne pouvais pas ne pas y aller. Surtout qu'il s'agissait d'écouter la puissance des mots.

Je me suis donc jointe aux nombreuses personnes qui s'étaient déplacées pour l'occasion sur les plaines d'Abraham. Je pensais peut-être trouver le temps long. Pas du tout. Je suis arrivée au moment où l'on évoquait les périodes allant de 1970 à nos jours. Et je me suis laissée bercer par les mots tendres de Pauline Julien, toucher par l'appel de Pierre Falardeau à son fils ou celui de Victor Lévy-Beaulieu à ses compatriotes trop tièdes à son goût. Je me suis rappelée avec plaisir la seule fois où Robert Bourassa a presque été souverainiste et j'ai souri en entendant Gilles Duceppe lire ce discours mémorable prononcé au lendemain de l'échec de Meech.

Mais le texte qui a suscité en moi le plus d'émotions, c'est celui d'Hélène Pedneault lu par Pauline Marois et intitulé La force du désir. Je ne le connaissais pas. Je vous invite à le découvrir à l'adresse http://www.quebeclibre.net/tcpedneault.html. J'ai été bouleversée. En fait, j'ai plutôt senti vibrer la fibre nationaliste qui se trouve toujours en moi et il me semble que ça faisait pas mal longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Je jouissais d'autant plus de cette ferveur retrouvée que je pouvais le faire en compagnie d'autres personnes qui partageaient justement ce désir du pays. Grâce aux mots d'Hélène Pedneault, je me suis remise à rêver de ce pays où tous ensemble nous pourrions être enfin maîtres de nos décisions. Et je suis presque arrivée à me convaincre que la cause avait avancé depuis les dernières années. Ce qui est vrai, en tout cas, c'est que ce projet extraordinaire sera un jour porté par une majorité de Québécois, toutes origines confondues. À cet égard, c'était merveilleux de voir sur scène des Inuits, des Autochtones, des Noirs et même, oui, oui, même des Anglais (par l'entremise notamment d'un texte d'une économiste américaine).

Et comme je quittais les lieux en sentant malgré tout revenir en moi le sentiment de découragement qui m'habite depuis quelques années sur la possibilité de voir un jour la naissance de ce pays, voilà que j'entends Petite Filleule, encore émerveillée d'avoir pu serrer la main de Pauline un peu plus tôt, s'écrier avec un enthousiasme contagieux : "Moi, après avoir entendu tous ces textes et assisté à cette manifestation, j'ai plus que jamais envie de me faire tatouer une fleur de lys n'importe où sur le corps!".

Qu'il te suffise, Petite Filleule, de continuer à avoir la fleur de lys tatouée sur le coeur pour que la force du désir ne t'abandonne jamais! Je viens justement, grâce à toi, de dépoussiérer la mienne!!

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