samedi 26 septembre 2009

Réflexions tardives sur fond montréalais

Ce matin, j'ai marché dans une aura de mystère. Quand j'ai entamé mon parcours, une fine brume enveloppait le décor. En plus, j'avais parfois l'impression d'être dans un bain sauna à cause de la vapeur d'eau qui s'élevait lentement du sol. Tout prenait un air différent et parfois presque méconnaissable. Quand je suis arrivée près de la rivière, par exemple, il a fallu que je sois pratiquement sur la berge pour que je puisse la distinguer sous la toile blanche qui la recouvrait entièrement.

Le plus extraordinaire c'est qu'on pouvait déjà savoir que la journée serait belle. Malgré la brume. Malgré le fait qu'on n'y voyait rien. D'abord, la température était douce et agréable. Puis, on sentait la chaleur du soleil à mesure que le rideau se levait. Et, bonus olfactif, cela embaumait l'automne, donc les feuilles mortes et les herbes mouillées.

À mesure que la scène s'éclairait, j'ai rencontré beaucoup de cyclistes. Toujours pressés ceux-là. Leur vitesse ne m'empêche pas toutefois d'admirer les muscles de leurs cuisses. Je sais, je sais. Cette brève évaluation corporelle me ralentit sans doute un peu mais je vous jure que j'ai appris avec le temps à apprécier rapidement ce qui passe devant ou à côté de moi!

J'ai aussi croisé des marcheurs, bien sûr. Ce sont évidemment mes préférés. Dans cette catégorie, je dois bien avouer que se trouvent surtout des personnes d'un certain âge et d'un âge certain. D'aucunes avancent penchées un peu par en avant, le dos courbé, le pas hésitant. D'autres font montre d'une foulée assez étonnante et d'une énergie remarquable. Quand l'une de ceux-là me dépasse, je vous le dis, j'ai presque honte. S'il n'y avait pas tous ces cyclistes aussi, je pense que j'arriverais à éviter l'humiliation.

Enfin, il y a les coureurs. Là encore, on peut observer des lièvres et des tortues. Peu importe. Le principal, c'est l'exercice et le bien-être ressenti. Ceux qui me font rigoler, je dois l'avouer, ce sont les siamois. Habillés de survêtements semblables, chaussés d'espadrilles en tout point identiques et munis de gourdes de mêmes dimensions et couleurs, on les confond presque. En plus, ils trottinent ensemble, côte à côte, sans que jamais l'un dépasse l'autre. C'est presque touchant.

Moi, je préfère marcher seule. Cela me donne toute la latitude voulue pour la durée du parcours, le moment de la journée où je m'entraîne, le type de musique que j'écoute et la vitesse que j'adopte, laquelle dépendant évidemment du nombre de cyclistes au travers de mon chemin.
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Notes à moi-même : Je suis beaucoup moins inspirée quand j'écris ma chronique à la fin d'une journée trop bien remplie. Les idées qui semblaient brillantes pendant l'entraînement se sont envolées dans la brume de mon cerveau fatigué.

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