dimanche 20 septembre 2009

Regardez le feu d'artifice

C'est maintenant souvent frisquet le matin. D'ailleurs, depuis deux jours, je marche beaucoup plus vite en débutant mon parcours justement dans l'espoir de me réchauffer au plus tôt. Je sais que je pourrais y changer quelque chose mais je ne veux pas encore vraiment m'habiller très chaudement. Je ne veux pas que l'été finisse. Je ne veux même pas que l'automne soit froid. Il doit être chaud, ensoleillé et faire miroiter ainsi plein de mensonges sur ce qui s'en vient!

Alors, comme je vis dans le déni, je porte toujours mon pantalon qui ne couvre pas toutes mes jolies jambes de marcheuse. Je me permets cependant d'enfiler une petite laine, au demeurant très légère. Je dois avouer, par contre, que je n'hésite plus à remonter la fermeture-éclair de ladite laine jusqu'au cou. Et je la garde fermée jusqu'à la fin. C'est que je suis un peu frileuse et je n'aime pas sentir le vent froid me passer dans le cou quand j'ai enfin réussi à m'échauffer.

Ces quelques inconvénients ne gâchent pourtant en rien mon plaisir de marcher. L'air est frais, c'est vrai, mais il est aussi vivifiant. Ça réveille comme une douche froide. Ça fouette les sangs. Ça fait du bien. Et la lumière, je dois encore vous en parler, est tout à fait exceptionnelle. La façon dont elle joue sur les feuilles colorées des arbres retient à tout coup mon attention. C'est chaque fois différent. C'est chaque fois un éclairage qui me fait voir ce que je n'avais jamais vraiment remarqué. Voilà qu'un arbre sur le terrain de l'église est le seul qui a changé de manteau. Du coup, il devient la vedette du spectacle. Et quelle vedette! Il éblouit littéralement.

Je m'émerveille aussi régulièrement du bleu extraordinaire du ciel. Les plantes, quant à elles, sont figées dans leur beauté de fin d'été. Parce qu'il n'y a pas encore eu de gel au sol, le froid les garde intactes. Même si certaines d'entre elles commencent à laisser percevoir des traces de fatigue, elles forment ensemble des arrangements superbes de fleurs séchées et de fleurs naturelles. Un jardinier voudrait le planifier ainsi qu'il n'y réussirait pas.

Mais le temps qui passe inexorablement détruira éventuellement ce paysage statique. Il ne reste plus beaucoup de semaines avant qu'un fatidique gel tue pour de bon les fleurs qui seront encore debout. Moi je suis incapable de défaire mes plates-bandes avant que les végétaux aient rendu l'âme. Je veux qu'ils meurent au front, pas dans une poubelle et surtout pas de mes mains. Je veux que leur beauté continue de me séduire même si je sais que bientôt j'assisterai au dernier feu d'artifice. Vous savez celui qui nous fait pousser des "oh!" et des "ah!" encore plus fort jusqu'à ce que, nous rendant compte que ses étincelles sont toutes disparues, nous restions là, bouche bée, espérant je ne sais quoi... un miracle peut-être. Et pourquoi pas?

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