vendredi 23 octobre 2009

Un goût de metal et d'espadrilles... sur le metal et la globalisation

Nic a dit...

Le sujet de cette chronique a été trouvé lorsque le Pusher m'a remis une copie de Global Metal, un documentaire de 2008 dirigé par les anthropologues canadiens Sam Dunn et Scot McFadyen. Pour les habitués de ce blog, vous aurez compris depuis un certain temps déjà l'importance du metal dans ma vie. Encore maintenant, j'éprouve parfois de la difficulté à saisir comment cette musique arrive à venir me chercher autant, comment elle me bouleverse l'âme au point de susciter mes larmes ou comment elle me met en ébullition et me pousse à bouger et à m'écarter de mes zones de confort. J'imagine que le Pusher a voulu m'aider dans mon cheminement à cet égard en me permettant de visionner ce documentaire, lui qui a sans aucun doute compris toute la profondeur du metal et qui la vit au quotidien.

C'est ce qui m'a frappée dans ce reportage : ce que le metal apporte à la vie d'une foule de personnes partout dans le monde. Des gens de cultures différentes tous unis par la passion du metal. Des gens qui aiment cette musique parce qu'elle leur offre un exutoire pour exprimer leurs frustrations envers l'ordre établi, leur dégoût des vieilles idées reçues et des principes éculés. Des musiciens qui adaptent le metal à leur réalité propre et qui viennent ainsi toucher le coeur de leurs compatriotes. Par exemple, le groupe Sepultura revendique et met de l'avant ses racines brésiliennes en ayant recours à des rythmes tribaux. De la même façon, Tang Dynasty, considéré comme le premier groupe heavy metal de Chine, fait appel à des techniques vocales traditionnelles. Tous différents mais tous pareils aussi dans leur désir de changer les choses.

Les réalisateurs nous amènent au Japon, au Brésil, en Inde, en Chine, en Israël. Dans certains de ces pays, le metal est associé à la révolution. C'est considéré comme de la subversion, comme un mouvement politique anarchiste. Des adeptes se font arrêter parce qu'ils ont les cheveux longs, d'autres parce qu'ils sont tatoués et d'autres enfin simplement parce qu'ils portent un chandail avec le logo d'un groupe de metal. Vous aurez deviné qu'il est extrêmement difficile dans certains endroits de la planète de même se procurer des CD de metal. Imaginez alors la possibilité d'assister à un spectacle. Dans un moment qui m'a beaucoup émue, un amateur raconte qu'il a vendu les souliers de son père pour pouvoir se payer un billet pour voir son groupe favori. Comble de l'ironie : il n'a même pas pu entrer dans le stade car les forces de l'ordre dépêchées sur les lieux par les autorités locales, qui craignaient du grabuge en raison des manifestants qu'un tel spectacle ne manquerait pas d'attirer selon eux, ont matraqué sans discernement spectateurs et protestataires.

J'ai adoré le grand rassemblement de la fin dans le désert. C'était fascinant de voir tous ces gens vibrer au son de la musique d'Iron Maiden. Je ne suis pas une experte du metal. Je ne peux pas expliquer les différences qui existent entre les nombreux styles de metal. Je sens seulement, comme il est dit dans le documentaire, que le metal, c'est pour la vie.


Le Pusher a dit...

Le metal : une force inépuisable!

Tout en étant un excellent documentaire, il ne fait que parler vaguement de ce qu’est en réalité le metal. En étant quelqu’un qui vit ce moment depuis je pourrais dire ma jeunesse, je comprends à 100% les sentiments de ces gens qui vivent du mouvement. Tous les jours, je dois me nourrir de nouveau metal; plus fort, plus pesant, plus agressif, plus opprimé, différent, bof tout simplement d’une bonne injection de metal pur! Chaque événement dans ma vie se traduit par une chanson quelconque. Faut aussi dire que le metal est expansif et variant, il y a autant de styles de métal que de styles musicaux en général. Nous pouvons aller dans le Folk Metal autant que dans le Symphonic Metal allant jusqu’au Death Metal, c’est un univers infini. Tu ne te fais pas juger dans ce monde, tu fais partie de la grande famille metal et nous avons tout simplement hâte de te voir "thrasher dans l’pit aik les autres". Le metal n’a pas d’âge et ne te demande pas de te changer pour lui, tout simplement d’écouter son message et de le vivre de plein fouet.

Comme vous le savez déjà, chers lecteurs, j’ai mon propre groupe, Mortor. Nous sommes en studio en ce moment et nous travaillons d’arrache-pied pour vous livrer notre version de cette beauté musicale qu’est le metal. Le "feeling" de quelqu’un qui vient te voir après une prestation pour te dire que c’était excellent pis qu’il a adoré ta musique est inexplicable, lui il a compris ce que nous voulons faire, lui c’est de ça dont son âme avait besoin! Faire un spectacle devant des foules de 400 personnes (voir sur www.mortor.net la vidéo sur la page principale), c’est un feeling inimaginable.

Il est difficile pour moi de décrire ce que je ressens en écoutant la musique, je deviens ailleurs, je suis dans mon monde, dans le monde des metalleux, là où la grande bataille éternelle de la révolution intérieure continue! C’est ma passion, ma vie, mon univers!

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