vendredi 2 octobre 2009

Cinq, quatre, trois, ...

Une autre chose que je hais. Le retour de vacances. Je sais. Un mois, c'est suffisamment long pour se reposer. Mais c'est aussi, comme dit l'Homme, suffisamment long pour ne plus avoir envie de retourner au travail.

C'est comme ça que je me sens. Je n'oserai pas dire depuis le début de la semaine sinon je vais être obligée de reconnaître que je ne suis pas capable de vivre le moment présent. Je vais donc dire que je suis dans cet état de déni de la fin de quelque chose de bon depuis les deux derniers jours. Je n'aime pas quand je commence à faire le décompte dans ma tête du temps qu'il me reste avant la fin des vacances ou de la fin de n'importe quoi d'autre. Mais je suis comme ça. Toujours à faire un décompte quelconque. J'aurais pu travailler pour la NASA et gagner ma vie en envoyant des gens en l'air. Ça aurait eu au moins l'avantage d'être utile. Alors que là, c'est tout simplement chiant.

Je crois que je fais le décompte depuis que je suis née en fait. Me reste tant de jours avant de ne plus être bébé unique. Tant de jours à dormir dans mon lit avant de déménager. Tant de jours avant d'aller à l'école. Tant de jours avant les vacances de Noël. Tant de jours à jouer dans le sable avant que le séjour au bord de la mer ne se termine. Tant de jours à étudier avant de passer les examens. Tant de jours avant de quitter la maison pour l'université.

Et ça ne s'est pas amélioré. Tant de jours à attendre la venue du Fils. Plus ou moins 3 285 jours, pour être plus exacte. Tant de jours avant que l'on fasse passer le Fils de bébé unique à grand frère avec un bébé soeur. Tant de jours avant que le Fils, puis la Fille commencent l'école. Tant de jours avant de terminer les préparatifs de Noël pour que la fête de famille soit totalement réussie. Tant de jours avant de mettre tous les bagages dans la voiture et de partir en camping pour les vacances d'été.

Et des fois les décomptes sont tellement déchirants. Tant de jours passés auprès de maman avant que l'on débranche tout. Tant de jours avant de savoir si la soeur du Milieu a un cancer. Tant de jours avant que le Fils quitte la maison. Tant de jours avant de savoir si papa a un cancer. Tant de jours à attendre le retour de la Fille de BiCi.

Pourquoi je souffre de décompte avancé? Je ne sais pas. Je sais seulement que le temps est précieux et qu'il déboule. Est-ce pour cela que je veux tout décompter dans un effort désespéré d'essayer de le retenir un peu? Je voudrais tant parfois qu'il s'arrête parce que ça fait trop mal ou trop peur de penser à ce qui va venir après le prochain tic-tac. Est-ce que je vais jusqu'à la fin souhaiter avoir un certain contrôle sur les aiguilles de la Grande Horloge? Je me souviens du père mourant de l'Ami qui lui demandait s'il était possible de reculer le temps, même si c'était juste de quelques minutes, et de la réponse désolée de l'Ami : "Non, on ne peut pas". Et le prochain tic-tac est arrivé...

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