Lorsque la bombe à retardement que nous portons en chacun de nous se met en marche brusquement et laisse entendre un tic-tic un peu trop bruyant à mon goût, je perds pied. Littéralement. Et tout ce que je crois avoir acquis s'écroule comme un vulgaire château de cartes et tout ce que je considère comme allant de soi perd soudainement son sens. Je me sens entraînée dans un gouffre sans fond et je ne peux ralentir ma plongée. C'est l'incertitude, c'est l'angoisse, c'est la panique. Je la vois avec sa faucille. Elle nous attend tous... inéluctablement.
J'essaie bien de la braver en lui faisant parfois des pieds de nez genre "Eh! ça t'intéressera peut-être d'apprendre que je suis allée passer une mammographie et que je n'ai rien, na na na na nère". Elle ne bronche pas. Et mon sourire se transforme bien vite en une pauvre grimace pathétique. Elle sait qu'elle va gagner... tôt ou tard.
Qu'est-ce que je peux faire en attendant? L'ignorer le plus possible. Et vivre à plein. Ce qui revient à apprécier chaque précieuse minute qui m'est donnée. Ce qui signifie aussi que je dois apprendre à lâcher prise. Laisser aller les tracas futiles, les contrariétés insignifiantes, les exigences inutiles. Car lorsqu'on prend du recul pour admirer l'ensemble du paysage, on se fout pas mal du brin d'herbe qui manque.
Ne pas y penser ne dure cependant qu'un temps. Plus les années passent, plus il m'apparaît utile de changer de tactique et de tenter de l'apprivoiser. Par exemple, il me semble que lorsque j'en ris, ça a l'air moins dramatique ou en tout cas que ça fait moins mal. Si je tourne autour et que je l'examine de plus près, j'apprends aussi à connaître mon adversaire. Encore là, c'est plus facile à faire quand on ne sent pas son souffle chaud dans notre cou.
Je ne sais pas ce que je vais faire quand je ne serai pas capable de désamorcer la bombe et que la grande avec sa faucille va se mettre à ricaner. Je ne sais pas mais, en attendant, tout ce j'ai envie de lui dire c'est "Fuck You!" pour avoir osé t'attaquer à deux de mes collègues.
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Notes pédestres : J'ai marché de façon tellement consciente que je crois avoir senti chaque petite roche du trottoir. Et grâce au metal, j'ai libéré mon âme!
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Je n'est peut être pas la même âge mais je te comprends entièrement. Je te dis par contre que moi je vois la vie et le temps qui file comme inévitable et fesant parti de cette vie et de la beautée de celle, je m'explique. Si le temps n'avancais pas comme il le fait et que les événements ne chambarderaient pas comme ils le font, nous n'aurions rien à vivre pour, rien de différent rien a surmonter. C'est lorsque nous surmontons ses obstacles et que voyons la tête haute l'autre côter de la coline que nous pouvons dire : WOW, c'est beau la vie et je dois vivre pleinment et manger ma dose quotidienne de métal!!!!! Et en parlant de métal je crois que tu commences a être dû pour un nouveau cd pour t'enrichir l'âme :)
RépondreSupprimerDésolé pour tes collègues mais tu vas en resortir plus forte ma chère Marcheuse Urbaine, ne désespère pas et supporte tes mies :) Bonne journée ainsi que bonne fin de semaine (moi j'ai 3 jours off en fin de smeinae).
Merci encore une fois de ta sagesse qui ne vient pas nécessairement, comme tu le prouves chaque fois, avec les années!
RépondreSupprimerEt oui, je suis toujours partante pour pénétrer davantage dans le monde du metal. J'attends la prochaine livraison avec impatience.
Profite bien de ton congé!