mardi 1 juin 2010

D'âge et de bassin

Je suis vieille. Je sens mon âge dans les multiples courbatures qui m'affligent depuis quelques jours. Je crois que la nage dans le bassin en tenant en équilibre un bloc de ciment (non, il n'était pas attaché à mes pieds) pour y installer le nénuphar relevait tout simplement de la prouesse même pour une Marcheuse en forme. Il faut dire que cet exercice s'apparentait davantage aux arts du cirque plutôt qu'aux activités terrestres.

N'importe. Je dois terminer mon jardinage. J'ai encore quelques plantes à déplacer et d'autres à installer. J'ai même encore, le croiriez-vous, des pots vides qui attendent leur futur occupant. Alors ce soir, en revenant du boulot, je me suis lancée à corps perdu dans la grande plate-bande d'ombre, celle dont je n'avais fait le ménage qu'à la moitié. J'ai donc commencé par le bout pas encore fait et je me suis fixée une limite de deux heures de travail pendant lesquelles j'ai redressé les fleurs qui ont pour manie de s'effondrer après la moindre pluie, transplanté l'échinacée auprès de ses congénères, relocalisé trois hostas pour les rapprocher des astilbes, rajouté de la terre, tracé les limites du massif, étendu du paillis. Heureusement, il ne faisait pas trop chaud mais au bout du compte à rebours, j'étais exténuée.

J'aurais voulu avoir la force d'étendre un dernier sac de paillis mais je ne me sentais pas capable de le soulever... encore moins d'en répartir le contenu autour des heuchères, là où j'étais rendue. De toute façon, le soleil baissait et il créait un éclairage idyllique sur mon bassin. Je me suis installée sur ma grosse roche plate et j'ai emmagasiné la douce chaleur que Galarneau projetait. Je n'ai évidemment pas pu résister à me mettre les pieds à l'eau. Ah!!! c'est tellement rafraîchissant. J'ai fermé les yeux un instant et savouré pleinement ce moment extraordinaire de bien-être. Le bruit de l'eau... c'est thérapeutique.

Pendant que je vous écris, avec les fenêtres ouvertes, j'entends d'ailleurs très bien la voix de mon bassin. Elle m'appelle à la quiétude, à la paix, au plaisir de profiter pleinement de la nature. Elle me dit aussi qu'il commence à se faire tard et que je dois aller me coucher. Elle me rappelle qu'elle bercera mon sommeil jusqu'au matin. Qui aurait pensé que Michel Chartrand gazouillerait un jour dans ma cour pour accompagner mes rêves?

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