dimanche 24 octobre 2010

Une histoire de capuchon et de réconfort manqué

Aujourd'hui, j'avais décidé de troquer le pathétique ennui pour l'exercice. Je n'avais pas trop le choix. Quand les félines de la maison m'ont réveillée ce matin, elles ont interrompu un rêve dans lequel je m'entraînais à tout rompre. Vous auriez dû me voir parcourir le trottoir en courant d'un bout à l'autre de la rue, m'arrêtant de temps à autre uniquement pour sauter sur place. Une vraie athlète! J'imagine que mon blog d'hier y était pour quelque chose. Dépassée dans la vraie vie par une fillette, je devais me remettre bien vite en forme. Et quoi de mieux qu'un entraînement virtuel, je vous le demande!

J'ai toutefois accepté de laisser le virtuel pour le réel cet après-midi et j'ai enfilé mon accoutrement de sportive pour passer mes frustrations en plein air. J'ai dû par ailleurs mettre mes pantalons de nylon et mes espadrilles d'hiver. Il faisait pas mal froid. Et il pleuvait en plus. Résolue à ne pas porter tout de suite la tuque, je me suis transformée en ado à capuchon. Me semble que c'était cool. Quoique... encore là, ne porte pas le capuchon qui veut. Premièrement, mon chandail est gris. En partant, ça fait moins cool. Il faudrait qu'il soit noir. Et puis, comme je ne voulais pas me geler les oreilles, je crois que j'ai serré un peu trop les cordons. J'avais l'air du petit bonhomme pas de cou de Bruno Blanchet. Googler ça sur YouTube et vous allez voir ce que je veux dire. En tout cas, j'ai fait fi du look - et dans mon cas, ce n'est pas chose facile quand il s'agit de mon équipement sportif - et je suis sortie.

Finalement, il ne pleuvait pas trop fort. C'était très endurable. J'avais choisi de faire une première écoute d'un autre des albums de mon groupe fétiche du moment que le Fils a mis sur mon MP3. Je ne me sentais plus pathétique, mais vide. Je ne suis pas sûre que c'est mieux. Je marchais branchée sur le métal et la musique de As I Lay Dying me rentrait dedans aux deux secondes. J'aurais voulu marcher toujours. Et le froid me gelait la face et l'âme. C'était parfait. J'ai arpenté mes trottoirs longtemps. Jusqu'à ce que la pluie vienne à bout de mon capuchon. Quand j'ai commencé à sentir l'humidité qui me transperçait, j'ai pris le chemin du retour.

J'avais prévu un souper genre aliment-réconfort. Je voulais faire une salade aux poires et à l'avocat et un bon rosbif. En enlevant mon manteau, je suis accueillie par Mignonne qui ne semble pas dans son assiette. Elle était comme ça aussi ce matin. Je m'approche. Elle miaule piteusement en tournant sa tête vers son arrière-train comme si elle avait mal à cet endroit. Je la flatte doucement et, prise d'une inspiration découlant de ma très longue expérience de vie avec les minets, j'écarte son poil et je la vois : une maudite puce! Je m'en doutais. Elle se grattait plus souvent ces derniers temps. Et je suis certaine que c'est la Reine-Marguerite qui est cause de cette infestation puisque je la mets dehors à l'occasion. Bon, va falloir acheter du traitement anti-puces demain et laver les lits. Yé! Je me demandais justement quoi faire de mes soirées cette semaine.

Je me dirige vers la cuisine pour préparer le rosbif que j'enfourne. L'Homme et moi commençons à couper les légumes quand nous entendons un bruit sourd en provenance du four. Nous nous retournons juste à temps pour voir des flammes. Je pense que c'est à cause du gras de la viande qui est peut-être tombé sur les éléments. C'est plus grave que ça. En ouvrant le four, nous constatons que le plat de vitre dans lequel se trouvait la bête a éclaté en plusieurs morceaux. Nous fermons tout. L'Homme sort les débris pour les mettre dans l'évier. Il propose de récupérer la pièce de viande en la rinçant pour faire disparaître d'éventuelles traces de verre. C'était sans compter sur l'hypocondrie de mon moi-même. Je refuse net. Je suis persuadée que je vais avaler un minuscule morceau de verre qui me fera mourir d'une hémorragie interne. Reste la salade, mais l'avocat n'est pas mûr. Changement radical de plan : ce sera des mets libanais. C'était pas le réconfort que je souhaitais mais je n'ai pas eu de vaisselle à faire. On se console comme on peut...

2 commentaires:

  1. C'est triste pour le roastbeef! Mais en effet, on se console comme on peut! Une fois, à l'halloween, on se faisait un bon petit roastbeef, quand, avant même qu'on ait pu le mettre au four... panne d'électricité! Le temps extérieur ayant causé la panne ne donnait pas particulièrement envie de retourner chercher de nouvelles denrées, alors, ne faisant ni une ni deux, nous avons improvisé un petit tartare de boeuf aux chandelles. On ne saura jamais quelle couleur il avait, mais il était délicieux!

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  2. Santosha... non pas le nom d'un minet sanctifié, mais plutôt un terme de la langue sanskrite qui signifie "accepter sereinement ce qui se présente à nous en ce moment", que ce soit une poire, un shawarma ou bien congé de vaisselle!

    C'est vraiment agréable de vous lire, chère marcheuse urbaine!

    Marie-Claude

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