dimanche 7 novembre 2010

Entre deux élans

Est-ce l'entraînement? Après tout, ça fait deux jours de suite que j'arpente les trottoirs avec bonheur et vivacité. Ou est-ce la faute de cette grosse cucurbitacée de citrouille qui m'a entraînée dans une véritable frénésie culinaire résultant en la concoction d'une soupe, de deux douzaines et quelque de biscuits et de deux pains? J'opte pour le premier point d'interrogation. J'ai les jambes mortes, les cuisses encore en traction et la face gelée. Mais je me sens vraiment, vraiment bien.

C'est comme si j'avais atteint un niveau de relaxation genre zen. Je sais qu'il y a encore des affaires qui devraient m'énerver mais je m'en fous. C'est comme si j'avais bu une bière La Vache Folle ou plusieurs coupes de vin. Tenez, à la fin de mon parcours, j'ai fait un arrêt au supermarché pour acheter de la salade, des bananes et un pot de betteraves. On dirait le Petit Chaperon Rouge et son panier, trouvez pas? Me manque que les galettes et le petit pot de beurre pour Mère-Grand. Bref, je m'installe en ligne à la caisse rapide. Y'a plein de monde et la pauvre caissière est seule pour s'occuper du service soi-disant rapide et du comptoir de courtoisie. Vous savez, les billets de loto et les caisses de bière.

Mais moi je ne suis pas pressée. J'ai gardé mes écouteurs et je suis dans ma bulle All That Remains. J'attends tranquillement. La chanson est drôlement bonne. Et je n'ai envie de parler à personne de toute façon. "Aye! sa ti du bon sens! Y'appelle ça la caisse rapide!", que j'entends subitement mon voisin d'en arrière me crier par la tête. Faut dire qu'il n'était plus derrière moi mais plutôt accoté sur le rack des chips à côté de moi. Un peu plus et je ne l'entendais pas. De fait, je ne crois pas que je l'aurais entendu. Si j'ai dû reconnaître sa présence, c'est qu'il était dans ma face. Je n'ai pas enlevé mes écouteurs. Je me suis contentée d'acquiescer poliment en esquissant un semblant de sourire. Je ne me sentais pas dans une humeur pour chialer. Je pense que je l'ai assez fait ces derniers jours. Et puis, je n'ai plus l'énergie pour ça. J'ai juste envie de vivre le calme en dedans.

On va dire que je prends le temps de recharger mes batteries. Je ne peux pas vous laisser, cependant, sans lancer une salve en direction de ma cible favorite. Les munitions me sont fournies cette fois par la journaliste Rima Elkouri du journal La Presse : "Le sentiment d'impuissance, alimenté par le désenchantement (ou est-ce le contraire), pousse bon nombre de citoyens au décrochage politique. Le bien-être personnel devient la seule chose qui compte. Le reste est vu comme la météo, en moins intéressant. Il pleut, c'est fort dommage. Mais qu'est-ce qu'on peut bien y faire?". Tout, mes chers amis, tout. Pour cela, il faut rester éveillé, continuer à poser inlassablement les mêmes questions, demander des comptes, exiger des résultats et, surtout, détacher notre regard de notre foutu nombril.

À méditer, en gardant notre calme.

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