mardi 10 mars 2009

Effets résiduels

Depuis quelques jours, je souffre d'effets résiduels.

Je me retrouve habituellement dans cette condition lorsque je m'imprègne un peu trop des personnages ou de l'intrigue d'un bon livre. Vous savez quand on devient à ce point accro qu'on voudrait que l'histoire ne se termine jamais. Et, en même temps, on n'arrête pas de tourner les pages pour savoir ce qui va arriver. Pour faire durer le plaisir, on se dit qu'on va se limiter à ne lire qu'un ou deux chapitres, pas plus. Mais, immanquablement, on tourne un jour la dernière page. Cela devrait marquer la fin de l'aventure. Pas toujours dans mon cas puisqu'il m'arrive parfois de vivre encore pour un petit moment dans le monde que je viens de quitter. Cela se traduit par des rêveries, des questionnements
(eh! oui, encore!), des regrets, des réflexions. Rien de très menaçant en tout cas.

Mais cette fois-ci je souffre d'effets résiduels magnifiés. Pas à cause d'un livre, non, mais en raison de mon visionnement en rafale des trois premières saisons et du début de la quatrième saison de Prison Break. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une série qui relate le combat de deux frères d'abord contre ce qu'on croit être une erreur judiciaire. On se rend vite compte cependant qu'il s'agit en fait d'un très vaste complot où tout le monde et son père a l'air de tremper. Vous voyez le climat de paranoïa qui est susceptible de s'installer. Laissez-moi vous dire qu'effectivement la paranoïa règne en maître car on ne sait plus à qui se fier. Et tout ça se passe dans une prison fédérale d'où les deux frères finissent par s'évader après la première saison, puis dans différents états américains dans une cavale sans fin pendant la deuxième saison et dans une prison de Panama d'où l'un des frères doit encore s'évader pendant la troisième saison. Pour la quatrième saison, tout le monde est dehors mais tout le monde essaie d'attraper tout le monde.

Je souffre donc, comme je vous le disais plus haut, de symptômes amplifiés. La première fois que j'ai remarqué à quel point j'étais atteinte c'est samedi matin quand j'ai voulu couper un pamplemousse. L'utilisation du couteau a entraîné d'étranges visions. Il me semblait que j'aurais pu aussi m'en servir pour dévisser quelque chose, creuser dans le sol ou encore le planter dans l'abdomen du premier venu. Voyons, voyons, me suis-je dit. Comment ton imagination peut-elle être rendue là?

Puis, j'ai pris l'autobus pour me rendre au marché. Je n'en reviens pas du nombre de personnes suspectes qui avaient décidé de voyager avec moi cette journée-là. Pourquoi cet homme me regardait-il avec un regard par en-dessous? Et celui-là qui avait l'air de se cacher derrière son journal? Et l'autre là-bas qui ne cessait de parler dans son cell en me jetant des oeillades furtives.

Cela s'est poursuivi dans les rues, puis dans les boutiques. Lorsque j'étais dehors et que je marchais sur les trottoirs, je ne pouvais m'empêcher de regarder nerveusement par-dessus mon épaule au cas où quelqu'un aurait pu chercher à me surprendre. J'ai aussi senti des sueurs froides m'envahir à la vue d'une voiture de police qui tournait le coin. Je suis vite entrée dans les magasins... où ça ne s'est pas arrangé du tout parce que j'avais l'irrésistible envie soit de m'emparer du tiroir-caisse, soit de partir avec des pelles ou un rouleau de corde ou encore de voler un chapeau à larges rebords pour me cacher le visage. Je n'en pouvais plus. Je suis retournée à la maison.

Depuis hier, tout semblait revenu à la normale. Seulement, ce midi, en allant chercher mon lunch à la cafétéria, je l'ai vu. Oui, oui, je vous le dis. Je l'ai vu comme vous me lisez. Il avait un uniforme de gardien de sécurité et il parlait dans un cell et il m'a regardé, droit dans les yeux. "Madame", a-t-il tonné, en pointant son index sur le plancher, "vous avez laissé tomber votre carte d'identité". Non mais, croyait-il que j'allais aussi facilement tomber dans le panneau? J'ai tourné les talons sans demander mon reste.
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Notes pédestres : Voir hier.

1 commentaire:

  1. Salut Nicole, scuse pour le manque de communication dernierement, je suis tellement débordé, je capote !!! Maintenant pour en revenir a ton blog, moi c'est en écoutant Dexter que je fais cette même manie de penser a des choses bizarres lorsque je ne devrais pas. Mais je comprends entièrement avec prison Break car je regarde cette émission aussi et je comprend entierement ce que tu veux dire.

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