mardi 31 mars 2009

Bonté divine

La bonté se définit comme une manifestation de bienveillance. Je trouve que, de nos jours, la bonté malheureusement se perd. Il me semble pourtant que c'est assez facile d'être bon, de se montrer attentif à ceux qui croisent notre route. Pour moi, en tout cas, cela m'apparaît plus facile que d'être en guerre ouverte contre l'humanité. Et la bonté nous remplit d'un tel sentiment de paix intérieure que cela vaut la peine de la provoquer.

Rien de plus simple. Un sourire au chauffeur d'autobus en montant à bord et, pointe d'audace, pourquoi pas aussi un retentissant "Bonjour!". Vous verrez tout de suite le changement d'attitude : de la surprise au plaisir d'être reconnu comme un être vivant.

En allant chercher un café au casse-croûte, encore là, pas d'hésitation, il faut engager la conversation avec la personne préposée à la caisse. Des suggestions? "Bonjour, vous allez bien?" ou "Il fait beau ce matin. Ça sent le printemps." Je sais, je sais. Ça fait lieux communs. Mais c'est une amorce d'appréciation du service rendu. Pourquoi, de façon encore plus osée, ne pas terminer cette rencontre du troisième type par la formule éprouvée : "Passez une bonne journée!".

Vous vous retrouvez maintenant avec vos collègues de travail. Dans ce cas, les formules méritent d'être élaborées davantage, du moins pour ceux d'entre eux avec qui vous entretenez des liens plus étroits. Moi, j'ai la chance de prendre mon café tous les matins avec ma grande amie L. J'adore ce petit moment que nous partageons ensemble en nous racontant notre quotidien. Ça me fait bien commencer la journée, surtout si j'ai le moral un peu bas. Aujourd'hui, je ne sais pas ce qui est arrivé, mais nous avons raté notre café deux fois. Il a été tour à tour trop amer et trop faible. Ça ne fait rien car nous avons quand même goûté au gâteau que mon amie avait apporté. Nous l'avons mangé dans le même plat et nous avons même invité une collègue à partager notre péché de gourmandise. De façon totalement imprévue, nous avons ainsi jasé quelques minutes toutes les trois dans la cuisine de l'étage.

Il y a eu aussi cet autre moment où, grâce à la conception à aires ouvertes, plusieurs de mes collègues et moi avons bien ri au sujet d'un incident avec la photocopieuse. Ça été comme une réaction à la chaîne, chacun d'entre nous y allant de son observation savoureuse. C'était comme une éclaircie, une pause nous permettant de constater que, même cachés dans nos cubicules respectifs, nous formons une équipe. Quelques minutes plus tard, on n'entendait déjà plus que le bruit de nos claviers.

De retour à la maison, après avoir été marcher, j'ai aussi pris le temps de traverser la rue pour parler à ma voisine en congé de maladie depuis quelques mois déjà. Je voulais avoir des nouvelles. Nous avons parlé longuement.

Des fois je dis à mon amie L., lorsqu'elle s'impatiente de me voir ainsi bavarder avec tout un chacun : "Ce n'est pas de ma faute, j'aime le monde!". Et si être bon, c'était simplement accepter l'humanité...
______________________
Notes pédestres : Hourra! mon parcours au complet est maintenant dégagé. Plus de trace de rien sur les trottoirs. Je marche (ou plutôt je cours presque) en trippant sur la chanson Shut Your Mouth de Pain. Merci Yosterdude!

1 commentaire:

  1. Ah, Dieu que je te comprends de demander juste un peu de bonté au monde... Tu serais surprise, à Paris, c'est encore bien pire! Même les gens qui sont payés pour être un peu sympathique (i.e. service à la clientèle) ont l'air bête, t'ignorent pour faire des blagues avec leur collègues ou te laissent simplement te débrouiller tout seul. Il ne faut quand même pas déranger les préposés! Et dans la rue, si je souris, soit je me fais ignorer, soit je me fais draguer! Je suis un extraterrestre par ici!
    Un jour, je demande à une dame si je peux l'aider avec sa valise. Elle me regarde fixement pendant un moment, avant de lancer: "alors, vous pouvez m'aider?" Je n'attendais qu'un "oui, s'il vous plait"...
    Mais bon, je ne me décourage pas, je ne deviendrai pas morose et triste pour eux! Je propage la joie moi aussi, chère Marcheuse!

    RépondreSupprimer