mardi 17 mars 2009

Les salamalecs d'obligation

Je suis d'un naturel aimable. C'est plus fort que moi : j'aime le monde. J'aime parler avec les gens. J'aime leur rendre service.

Rendre service. Il y a des personnes qui reçoivent rétribution pour rendre un service. Mais ils le font à contrecoeur et sans aucun enthousiasme. Jugez vous-même de ce dialogue que je vous rapporte fidèlement entre moi, employée désireuse de connaître la raison pour laquelle son salaire n'a pas encore été ajusté en fonction de la nouvelle convention collective signée récemment, et la personne rétribuée pour préparer les chèques de paie. Comme je parle pour la première fois à la personne en question, je lui dis : "Bonjour, je crois que vous êtes mon commis de paie, n'est-ce pas?". L'aimable personne : "Nous ne sommes pas des commis de paie. Nous sommes des conseillers en rémunération." Et vlan! Voilà la relation fort mal commencée. Si je n'avais pas à obtenir de cette personne un service essentiel à ma survie, je l'aurais envoyée chier. Mais, comme je vous le disais plus tôt, je suis aimable. J'ai donc déplié mes gants blancs jusqu'aux épaules pour tenter d'obtenir une réponse à ma question. Cela a partiellement aidé mais j'attends toujours que le conseiller en rémunération daigne examiner mon dossier. Pendant ce temps, je ronge mon frein et je tourne ma langue soixante-dix fois sept fois.

Ces salamalecs d'obligation envers les personnes qui sont supposées nous fournir un service me rendent folle. C'est évident qu'on ne peut pas se mettre à dos l'infirmière qui se prépare à nous enlever cinq petites fioles de notre sang précieux. Et pourtant... même avec la meilleure volonté du monde, voyez ce qui peut arriver. L'Ami me racontait avoir tenté, dans une situation semblable, de complimenter l'infirmière après que celle-ci eut passé à l'acte. "Vraiment, Madame, je n'ai rien senti. Vous êtes une experte dans votre domaine", lui susurra-t-il. "Qu'est-ce que vous pensiez, Monsieur? Nous sommes des infirmières professionnelles, vous saurez!", lui rétorqua-t-elle d'un air dédaigneux.

Comprenez-moi bien. Si ces personnes sont gentilles, je n'ai même pas à faire un effort pour montrer mon côté givré. Mais les révérences devant la secrétaire qui attribue telle une bonne fée marraine les rendez-vous pour le médecin, ou devant l'hygiéniste dentaire qui regrette amèrement d'avoir choisi de gagner sa vie en fouillant dans la bouche des autres, ou encore devant le
commis-vendeur qu'on cherche pendant de longues minutes dans toutes les allées pour qu'il nous montre où est caché l'article en promotion qu'on veut se procurer, deviennent franchement éreintantes. Tout ce que je veux, c'est qu'on me donne ce dont j'ai besoin, et avec un minimum de courtoisie.

Quand je pense que jeudi je dois passer une mammographie!!! Je dors déjà avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles et les formules de politesse se bousculent dans ma tête. Ce n'est vraiment, mais vraiment pas le temps, de se faire une ennemie de celle qui t'aplatit le téton!
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Notes pédestres : Très beau soleil. J'ai cédé et j'ai remisé le manteau d'hiver.

1 commentaire:

  1. La courtoisie est une valeure qui à été délaisser de nos jours, par exemple, même le simple petit s.il vous plait et le court merci sont très souvent oubliés. Personnellement lorsque je suis a mon emploi je dis bonjour à chauqe passant mais remarque que la moitié ont ''peur'' et se tourne de côter et passent à toute vitesse (sa ne me dérange plus, j'aime mon apparence et les gens qui ne l'aiment pas, bien qu'ils mangent de la merde!!!). Mais je comprends ton point entièrement, ce n'est pas parce que tu as fait un mauvais chois de job que tu devrais faire chier tout le monde autour de toi, c'est pas de notre faute !!!!!

    Bonne chronique !!! un sujet qui fait réagir !

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