dimanche 9 mai 2010

En ce beau dimanche

"La mort de notre mère, c'est le premier chagrin que nous vivons seul."

Je n'arrête pas de penser à ce commentaire formulé par un des lecteurs qui a répondu à l'invitation du journal La Presse d'exprimer sous forme d'interventions Twitter ou FaceBook ce que signifie pour eux la journée de la fête des mères.

Ce message laconique m'a frappée parce que je me suis rappelée du choc que j'ai éprouvé la première fois où nous nous sommes retrouvés pour une fête de famille après le décès de maman. Quand j'ai vu papa tout seul, c'est comme si je réalisais encore un peu plus vivement que maman était partie pour de bon. Il faut comprendre que, comme nous vivons dans des villes assez éloignées l'une de l'autre, nous n'avons pas la possibilité de nous voir régulièrement. Cela faisait peut-être un mois que maman était morte quand nous avons été appelés à nous rencontrer pour souligner l'anniversaire de naissance d'une de nos tantes. C'était la première fois que je revoyais papa depuis que nous avions laissé maman au cimetière et c'était la première fois que je vivais des retrouvailles familiales sans la présence de ma mère.

J'en avais le coeur déchiré. Il me semblait à tout moment que ma petite maman entrerait dans la pièce et se dirigerait vers moi pour m'embrasser. Après, ce serait comme d'habitude le temps de se mettre à jour dans nos nouvelles, de papoter sur tout et sur rien, bref, de profiter l'une de l'autre. Je ne pouvais m'empêcher de la chercher parmi les personnes qui se trouvaient dans la salle. J'étais pratiquement mal à l'aise de converser avec mon père puisque c'était depuis toujours par maman que tout se passait. C'est à elle qu'il fallait d'abord apprendre ce qui arrivait dans nos vies. Sinon, elle n'était pas contente. Elle voulait tout savoir pour avoir ensuite le plaisir d'informer mes soeurs et mon père. C'était elle le centre de notre univers. Elle par quoi tout transitait. Elle qui rayonnait dans son royaume, protectrice féroce de ses enfants et de son mari. Personne ne pouvait s'attaquer à nous parce qu'elle était là pour nous défendre et nous protéger. Elle nous tenait tous ensemble. Elle nous avait tricotés serrés.

Encore aujourd'hui, je m'ennuie d'elle car elle était unique et donc irremplaçable. La fête des mères vient simplement me rappeler l'immense vide que son départ a laissé dans ma vie, un vide qui ne sera jamais comblé.

Bonne fête, maman, où que tu sois!

Ta Cocolle
XXXX

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